Intervention de Christophe Guilloteau

Réunion du 22 janvier 2014 à 9h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Guilloteau :

Ce déplacement à N'Djamena s'inscrivait pleinement dans la poursuite des travaux de la mission d'information sur l'opération Serval au Mali, dont les membres, pour des raisons tant calendaires que logistiques, n'avaient pas pu se rendre au Tchad au printemps dernier.

Pour les intérêts français comme pour l'équilibre de toute cette région d'Afrique, le Tchad constitue à bien des égards une « plaque tournante ». C'est un pays qui dispose d'un important potentiel de richesses, et dont le président, militaire formé en France, a une excellente connaissance des équilibres géopolitiques régionaux.

Avec près de mille hommes, la force Épervier constitue un point d'appui essentiel pour nos interventions dans la région : une partie de ses moyens a été déployée au Mali - c'est, par exemple, depuis le Tchad qu'a été mené l'opération aéroportée sur Tombouctou -, une autre partie l'est actuellement en République centrafricaine. Notre présence militaire au Tchad poursuit ainsi quatre buts principaux : d'abord, contribuer à la stabilité du Tchad lui-même ; ensuite, assurer la protection des ressortissants français ; parallèlement, servir de pivot pour nos interventions dans la région ; enfin, apporter une aide technique au Tchad, en moyens financiers, mais aussi en nature et en renseignements. Nous avons d'ailleurs pu mesurer l'utilité de cette aide technique en visitant l'hôpital d'instruction des armées tchadiennes à N'Djamena, où les personnels médicaux et paramédicaux français font un travail extraordinaire.

Ce déplacement, à la fois court et dense, nous a aussi permis de mesurer combien la classe politique tchadienne a l'impression que les Français ont tendance à négliger, si ce n'est à oublier, le rôle important qu'a eu le Tchad à nos côtés, notamment au Mali. L'épisode du 14-juillet en est le révélateur : les Tchadiens sont attachés à la France, mais souhaitent que leur action soit davantage reconnue par elle, et ce d'autant qu'ils conserveront dans les années à venir un rôle essentiel dans la sécurisation de la bande sahélo-saharienne.

S'agissant de la République centrafricaine, il faut tenir compte de l'histoire très particulière qui la lie au Tchad, et des évolutions qui ont pu intervenir dans les rapprochements des uns avec les autres dans la région.

Je tiens à remercier publiquement le colonel Michel de Mesmay, attaché de défense au Tchad, sans lequel notre déplacement n'aurait pas été d'une aussi grande richesse.

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