Je tiens à souligner aussi que notre déplacement nous a permis de constater que malgré le travail d'un service de soutien performant, nos matériels terrestres roulants sont trop souvent inadaptés au terrain : ils s'ensablent facilement… Ainsi, les Français sont souvent moins bien dotés que les Tchadiens lorsqu'il s'agit d'opérer dans les régions désertiques du nord !
Il faut également tenir compte de la dimension européenne de la coopération avec les pays d'Afrique dans lesquels nous nous déplacerons. Au Tchad, par exemple, l'Union européenne entretient une délégation qui gère divers programmes de coopération ; toutefois, comme sur d'autres théâtres, on fait le constat d'une coordination très insuffisante entre nos initiatives bilatérales et les actions menées par l'Union européenne, et nombre de nos interlocuteurs s'accordent à constater une certaine démesure entre les moyens dont dispose l'Union européenne et la réalité des besoins des Tchadiens, sur le terrain.
Plus généralement, nous devrions nous intéresser davantage aux aspects économiques de nos partenariats en Afrique. Au Tchad, par exemple, la Suisse et l'Allemagne disposent d'antennes diplomatiques très restreintes, mais axées sur la coopération et les échanges économiques, et l'on voit les Chinois partout – c'est même à eux qu'a été confiée la construction du nouveau bâtiment de l'Assemblée nationale… Dans le même temps, notre ambassade dispose de plusieurs services de coopération – par exemple en matière de sécurité intérieure ou d'action culturelle – mais pas d'un poste d'expansion économique. Autre exemple : des esprits malveillants pourraient penser que c'est « naturellement » Total qui exploite le pétrole tchadien : il n'en est rien, la concession ayant été accordée à un groupe canadien plus expert dans l'exploitation pétrolière en roches très profondes. Ainsi, il nous semble que la France pourrait consentir des efforts supplémentaires pour faire fonds sur sa présence militaire et diplomatique en vue de développer sa présence économique.