Si je mesure bien l'ampleur du problème, je crois qu'il ne faudrait pas, par un excès inverse, perdre de vue le fait que la rusticité est précisément l'un des atouts de nos forces.
Un autre enseignement de notre déplacement mérite d'être cité : le Tchad travaille beaucoup à la sécurisation de ses frontières. La tâche n'est pas facile : ces frontières arbitraires, héritées de la colonisation, sont en effet des zones de passage, qui traversent souvent une seule et même zone ethnique. Il est donc impossible de les fermer complètement, mais les risques d'infiltration – par exemple d'éléments appartenant à Boko Haram – sont tels, que leur contrôle est indispensable. La politique tchadienne en la matière est originale, et pour tout dire intelligente : le Tchad s'attache en effet à sécuriser ces zones dans le cadre de coopérations étroites voire de forces multinationales constituées avec ses voisins.