Madame la ministre des affaires sociales et de la santé, l’OMS considère que la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées représentent le problème de santé le plus grave du XXIe siècle. En France, cette maladie incurable touche 855 000 personnes, et l’on compte 600 nouveaux cas chaque jour. En 2040, plus de deux millions de Français devraient être concernés.
Nous avons organisé, dans le sud de l’Aisne, une manifestation rassemblant 400 participants – familles, professionnels de la santé médicaux et paramédicaux, aidants et élus.
Avec les trois plans Alzheimer successifs, la France a progressé : les diagnostics sont désormais plus précoces et les structures plus nombreuses – c’est le cas dans notre territoire, avec l’accueil de jour à Villiers-Saint-Denis, la résidence Bellevue de Château-Thierry et l’EHPAD spécialisé à Brasles. Par ailleurs, nous bénéficions maintenant, grâce aux financements de l’ARS et du conseil général, d’une maison pour l’autonomie et l’intégration des malades d’Alzheimer, et nous attendons des équipes spécialisées dans cette maladie.
Toutefois, il reste beaucoup à faire. D’abord, le coût mensuel moyen à la charge des familles s’élève à environ 2 300 euros en résidence et à 1 000 euros à domicile. Une autre question cruciale, sans doute la plus importante, est celle du soutien aux aidants, souvent parents des malades, qui attendent le développement et le financement de structures ouvertes afin de pouvoir bénéficier, eux aussi, d’un peu de répit.
L’ensemble des acteurs concernés par la maladie, ainsi que les bénévoles de l’association France Alzheimer, s’inquiètent des retards de la réforme envisagée. Qu’en est-il de la prise en compte des maladies neurodégénératives ? Fin 2013, des groupes thématiques ont été créés afin d’évaluer et de faire des propositions pour le premier trimestre 2014. Qu’en est-il du prochain plan Alzheimer, de son financement et de sa mise en oeuvre ? Madame la ministre, comme l’écrivait Paul Claudel, né à Villeneuve-sur-Fère, dans l’Aisne : « Il y a une chose plus triste à perdre que la vie, c’est la raison de vivre ».