Churchill a dit en substance, sans doute frappé par un excès de gauchisme ou de travaillisme, que le travail à temps partiel, le travail partagé, était un partage équitable de la misère. Si je vous dis cela, c’est qu’il me semble que nous pourrions tous nous accorder sur le fait qu’en France, un bon nombre de nos concitoyens travaillent à temps partiel sans l’avoir choisi : c’est plus un travail subi qu’un travail choisi.
Nous pouvons tous reconnaître par ailleurs qu’une immense majorité de femmes – 82 % selon Mme Buffet ! – n’ont qu’un travail à temps partiel. Beaucoup d’entre elles sont jeunes, souvent seules, avec des enfants à charge. D’autres, plus âgées, doivent assumer, avec difficulté, l’éducation d’enfants plus grands.
Et puis, il y a aussi la maladie qui, elle, ne se partage pas, ne se morcelle pas – à moins que mes maîtres en médecine ne m’aient menti. Or, il arrive souvent que ces personnes ne soient pas couvertes en cas de maladie.
Monsieur le Premier ministre, vous avez récemment déclaré, lors d’un déplacement à Cergy, qu’il serait possible de diminuer de 200 à 150 le nombre d’heures travaillées sur un trimestre pour obtenir des indemnités journalières, comme nous l’avons d’ailleurs fait dans le cadre de la réforme des retraites, qui permet de valider un trimestre à partir de 150 heures travaillées. Cette mesure représente une réelle avancée sociale et les trois députés chevènementistes du groupe socialiste, républicain et citoyen la soutiennent bien évidemment. Si l’on peut partager le travail, la souffrance, la misère, l’on ne peut faire de même pour la maladie, d’où l’importance de la couverture de ceux qui en sont atteints.
Je pense, madame la ministre, que vous allez pouvoir nous donner des nouvelles des mesures que le Gouvernement compte prendre en ce domaine.