Je suis membre de la commission confédérale pour la formation professionnelle. N'ayant pas participé à la négociation de l'accord interprofessionnel du 14 décembre, j'ai travaillé différemment de mes collègues, en annotant le texte en fonction de ce que me semblaient être, en 2014, les impératifs de mixité au travail – or, lorsqu'on parle de travail à temps partiel, on pense en priorité aux femmes.
L'ANI, nous l'avons signé parce que le compte personnel de formation reprend une proposition que nous avions faite par le passé : le chèque formation, d'une valeur inversement proportionnelle à la formation initiale.
S'agissant de l'abondement, nous aurions souhaité un dispositif plus ambitieux, qui se rapproche de notre projet de « statut du travailleur », avec une formation professionnelle d'une durée inversement proportionnelle à la formation initiale et un socle de base équivalent à une formation de niveau CAP, soit 800 heures : 400 heures de cours et 400 de pratique – la difficulté étant bien entendu de trouver le financement nécessaire.
Ce sont souvent des femmes qui subissent le travail à temps partiel, mais beaucoup essaient de se former sur leur temps libre. Pour nous, un travail à temps partiel est une activité à temps complet qui n'est que partiellement rémunérée. Il faudrait apporter des modifications sur ce point à l'avant-projet de loi, et aussi supprimer le plafond des 150 heures.
Le texte prévoit la possibilité d'effectuer une formation à distance, ce qui est une bonne chose, car les femmes sont souvent accaparées par les charges familiales. Il serait bon de développer ce type de formations.
Nous sommes nous aussi favorables à une plus grande mixité des filières et si les métiers des hommes doivent être ouverts aux femmes, l'inverse est également vrai.
S'agissant des frais annexes, je suis d'accord avec mes collègues.
Enfin, nous comptons sur les négociations de branches et les instances paritaires au sein des entreprises pour que la responsabilité sociale des entreprises et la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences renforcent la mixité et améliorent la situation des femmes au travail.