Les OPCA disposent de statistiques sexuées depuis deux ans. La CFE-CGC s'implique beaucoup dans ce dossier, notamment par l'intermédiaire du réseau Équilibre. Nous imposons aux OPCA d'avoir des statistiques non seulement par sexe, mais aussi par niveau de qualification, afin de pouvoir comparer le point de départ et le point d'arrivée : cela permet de définir des objectifs pour faire progresser la féminisation de certains métiers. Mais les résultats sont inégaux.
Étant donné qu'il existe 3 000 branches, les observatoires des métiers et des qualifications ne sont pas encore tous en place ; il entre cependant dans leurs prérogatives de répertorier ces données et de faire des études. Les observatoires analysent aussi le contenu des accords ; en tant que présidente de la commission paritaire de validation des accords d'entreprises signés dans les entreprises de moins de 200 salariés dans la branche de l'ingénierie et des bureaux d'études, où il y a très peu de femmes, j'essaie de faire en sorte que les femmes soient mieux représentées et qu'elles aient des perspectives d'évolution professionnelle. On peut aussi demander des statistiques par niveau de qualification et par filière métier : dans les filières conseil, par exemple, la situation des femmes est meilleure que chez les techniciens ou dans les bureaux d'étude. Nous essayons d'étendre cette approche à toutes les branches. C'est à nous de faire fonctionner ces observatoires, qui sont encore trop peu utilisés.
S'agissant de l'entretien professionnel, nous y sommes favorables à condition qu'il soit effectivement réalisé. Je ne suis pas opposée à votre ajout, mais je vous rappelle que cela est déjà prévu soit par les conventions collectives, soit par le code du travail : il faudrait commencer par appliquer le droit ! Toutefois, il est vrai que depuis la loi de 2004, il est possible de négocier des accords dérogatoires.
Je crois que la CFE-CGC a prouvé qu'elle appliquait la parité. Par contre, la procédure d'action collective nous permettra d'agir sur les discriminations. L'obligation de reconnaissance d'un mandat extérieur freinait en effet la représentation des femmes dans certaines instances, dans la mesure où, au quotidien, il est compliqué pour elles de tout faire.
Pour ce qui est de la formation de nos adhérents, nous avons mis en place, via notre centre de formation syndicale, un dispositif que nous étendons actuellement aux territoires.