Comme le disait le général Charles Ailleret, notre stratégie de défense nucléaire s'applique « tous azimuts ». Je pense pour ma part qu'un outil de dissuasion doit être proportionné à la « taille » du pays concerné – c'est-à-dire à sa puissance économique, à ses ambitions politiques, etc. – ; que conserver un outil de dissuasion crédible suppose de suivre les évolutions technologiques en cours ; et que même si elle constitue un armement de non-emploi, l'arme atomique reste une arme d'ultime recours.
Je me demande toutefois s'il faut concevoir la défense antimissile balistique comme un outil de théâtre ou un outil stratégique, selon que sont concernés ou non nos intérêts vitaux. Si l'on attaque Abou Dhabi, nos intérêts vitaux seraient-ils vus comme atteints au même titre que si l'on attaque le territoire métropolitain ou un de nos territoires ultramarins ? Je me pose également la question de savoir si la permanence à la mer de nos sous-marins nucléaires lanceurs d'engins est indispensable.