C'est le Premier ministre lui-même qui a reconnu pour la première fois, lors de son discours de politique générale, que nous traversions une crise sans précédent, qui touchait la planète entière et n'impliquait pas seulement Nicolas Sarkozy. Toutes ces évolutions, quoi qu'il en soit, réduiront l'assiette fiscale donc les recettes publiques à venir. En augmentant les impôts, vous finirez paradoxalement par aggraver les déficits publics.
Une fiscalité efficace, chacun le sait, c'est une fiscalité qui ne handicape ni notre économie ni l'initiative privée ; ce sont des bases fiscales larges et des taux très bas. Mais, pour en arriver là, il vous faudra privilégier l'intérêt général sur l'électoralisme primaire. Il vous faudra faire preuve de bon sens et de responsabilité à l'égard de nos enfants pour admettre que le premier levier est celui de la baisse des dépenses.
De toute manière, de marges de manoeuvres, vous n'en avez pas, notre pays n'en a pas. Votre chasse aux riches aussi symbolique que stérile doit, à présent, laisser la place à une modération fiscale générale et à une réforme profonde de l'État accompagnant la baisse structurelle de la dépense publique.
Cette rigueur-là s'inscrit dans le sillage des politiques mises en oeuvre par nos voisins européens, de gauche comme de droite. Toute autre stratégie se révélerait rapidement dévastatrice pour le pays et pour l'Europe. La France a besoin de refonder son modèle économique et social. Le véritable enjeu pour le Gouvernement n'est pas de faire passer la rigueur, mais de mettre en oeuvre les réformes qui permettront au pays d'éviter la faillite et de renouer avec une croissance forte et durable.
Par rapport à l'Allemagne, notre dépense publique représente dix points de PIB supplémentaires, dont six points imputables à la seule rémunération des fonctionnaires, qui a plus progressé ces dix dernières années que celle des salariés du privé.