Intervention de Yves Censi

Séance en hémicycle du 16 juillet 2012 à 21h30
Projet de loi de finances rectificative pour 2012 — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYves Censi :

Elle est, d'ailleurs, en moyenne, supérieure de 21 % à celle de leurs homologues allemands, monsieur le rapporteur général.

En fait, si les dépenses publiques permettaient vraiment de relancer l'économie, pourquoi, alors, le Japon, la Grèce et l'Italie, pays qui depuis longtemps en font un usage démesuré, se trouvent-ils dans la situation que l'on sait ? Plus personne ne croit que la croissance résulte du volume de la dépense publique. Plus personne dans le monde, à part vous.

C'est ce que confirme également la politique de relance du Président Obama et son fameux stimulus package : 800 milliards de dollars injectés depuis 2009 dans l'économie américaine par le biais de dépenses publiques de tous ordres, et ce dans le but de faire descendre le chômage au-dessous de la barre de 8 % et de remettre l'économie sur le chemin d'une croissance soutenue. Or, trois années plus tard, le chômage aux États-Unis demeure au-dessus de la barre des 8 % et, pour ce qui est de la croissance, parmi les onze reprises économiques enregistrées aux États-Unis au cours des soixante dernières années, celle d'Obama se révèle la plus faible et la plus lente de toutes.

Pour tenir notre objectif de 3 % en 2013, la Cour des comptes, contrairement à vous, met particulièrement l'accent sur les dépenses et insiste sur le fait que l'effort devra être porté par la fonction publique d'État mais aussi par la sécurité sociale et les collectivités locales.

Sur la fonction publique, la Cour est claire : il faut contenir la masse salariale, ce qui veut dire baisse des effectifs et gel du point d'indice. La Cour propose différents mélanges de ces mesures mais la réduction des effectifs lui semble inévitable. Elle recommande que toutes les dépenses d'intervention, de transfert et d'investissement qui n'ont pas fait la preuve de leur efficacité soient réduites ou supprimées.

Partout en Europe, l'administration se transforme. La France doit s'engager dans cette voie. Il y a dix ans, outre-Rhin, Gerhard Schröder a réussi à moderniser son pays et à réduire les dépenses publiques tout en étant de gauche. Vous le pourriez également, avec un peu de pragmatisme et beaucoup moins de dogmatisme.

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