Je partage l'idée qu'il faut passer à un schéma régional. Il ne vous a sans doute pas échappé que, chaque fois que l'on augmente la maille, on limite le nombre d'interfaces avec les zones frontières. Nous en avons tous des exemples. Pour ma part, je pense à la zone de Metz sud, qui rayonne sur trois départements. La tentation naturelle de chaque département est donc de créer une « contre-zone ». Le résultat de tout cela, c'est la rapacité commerciale entre grandes enseignes et le gaspillage d'hectares de terrains agricoles ou de réserves alimentaires. Bref, personne n'y gagne. On ne peut prétendre moderniser le pays, changer d'échelle, et maintenir des niveaux départementaux qui ne correspondent à aucune réalité économique sur les zones de chalandise. Sans doute faut-il introduire un biais local dans le niveau régional, notamment à travers les intercommunalités et les SCOT, mais il est impératif de changer d'échelle pour préparer la France du XXIe siècle, qui sera une France de la mobilité et de l'économie des biens naturels. Ayons le courage de reconnaître que la bonne échelle est au minimum la région, et d'arrêter de défendre des prés carrés.