Je parlerais de freins psychosociologiques, plutôt que seulement psychologiques. Les femmes sont aujourd'hui victimes à la fois de l'autocensure et des discriminations, voire du sexisme. D'où la division actuelle du travail en métiers « féminins » et « masculins ». Je vous renvoie au rapport de Brigitte Grésy, auquel j'ai participé, sur les relations de travail entre les femmes et les hommes.
Le conseil en orientation et la formation doivent jouer un rôle stratégique dans la lutte contre cette division genrée du travail. Celle-ci nuit aux femmes – en témoigne l'écart de 27 % entre leurs rémunérations et celles des hommes, temps partiel inclus – et n'est plus compatible avec une société où de plus en plus de femmes vivent seules et élèvent seules leurs enfants, où il n'est plus question de salaire d'appoint et où les femmes ont autant besoin que les hommes de sécuriser leur avenir professionnel. Le plan de formation doit leur offrir des perspectives de mobilité promotionnelle et fonctionnelle.
Les femmes travaillent dans des métiers et des secteurs moins bien rémunérés que ceux qui emploient les hommes. Pour rétablir l'égalité, il faut par conséquent promouvoir la mixité des métiers et des professions, donc celle de l'orientation et des conduites de carrière. Ce chantier a été ouvert au niveau ministériel. J'y oeuvre également pour le conseil général de Seine-Saint-Denis dans le cadre d'un projet lancé par Martin Hirsch : nous avons travaillé pendant trois ans avec tous les conseillers en formation, insertion et orientation des jeunes, afin de permettre à ces derniers, garçons et filles, de sortir des sentiers battus.
En matière de mobilité ascensionnelle – qui a légèrement progressé dernièrement –, la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) est un formidable outil pour étudier la pyramide des âges, les besoins en qualifications techniques, etc., afin de promouvoir les femmes grâce aux différentes méthodes existantes – « assertivité », mentoring, tutorat... – et de les orienter vers des filières techniques mieux rémunérées. Les entreprises qui l'ont fait en constatent les effets positifs sur le climat social, le développement des compétences, l'exercice des métiers.