Intervention de Marion Maréchal-Le Pen

Séance en hémicycle du 4 février 2014 à 15h00
Questions au gouvernement — Accord de libre-échange transatlantique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarion Maréchal-Le Pen :

Monsieur le Premier ministre, l’année dernière, l’Union européenne et les États-Unis ont entamé des négociations en vue de conclure le traité dit transatlantique, qui conduirait à aligner sur le plus haut niveau de libéralisation tous les secteurs, textile et agriculture en tête, et tous les modes de fournitures de services, accentuant encore leurs difficultés face à la concurrence américaine.

Ces négociations sont menées dans le secret le plus total : rien dans le débat public. L’Union européenne est aux manettes sans que les représentants du peuple que nous sommes ne décidions de quoi que ce soit.

De qui se moque-t-on ? Vous nous avez vendu l’Union européenne comme le seul moyen de tenir notre rang face aux grandes puissances, telles les États-Unis. Et aujourd’hui, vous livrez notre économie à la concurrence frontale avec la première puissance du monde. Où est la logique ?

Pour nous vendre ce traité, vous utilisez les mêmes arguments que pour promouvoir le marché commun européen : plus d’emploi, plus de croissance. Promesse dérisoire : votre rêve américain, c’est une augmentation prévue du PIB de 0,5 % et une création de 500 000 emplois sur quatorze ans. La belle affaire, alors qu’il y a aujourd’hui plus de 26 millions de chômeurs dans l’Union européenne ! Et surtout, mensonge : nous payons chaque jour, par milliers de chômeurs, l’ouverture totale des frontières au sein de l’Union européenne. Demain, le phénomène s’aggravera encore avec ce traité transatlantique.

La vérité est que cet accord est largement façonné par le lobbying des multinationales, qui ont pour objectif le démantèlement de toutes les réglementations étatiques diminuant leur profit, et l’accélération de la mise en place du moins-disant social.¶M. Lamy, le copain de la promo 1975 de l’ENA, constitue d’ailleurs l’intermédiaire entre les socialistes et l’ultra-libéralisme.

Monsieur le Premier ministre, si vous ne voulez pas donner le sentiment que ce traité se fait à l’insu des Français et contre eux, comment entendez-vous les tenir informés de l’avancement et du contenu précis de ces négociations ? Comptez-vous les consulter par référendum sur la conclusion de cet accord, ou, comme je le pense, serez-vous, une fois encore, le fossoyeur des intérêts de la nation ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion