Aujourd’hui, les maires, exaspérés, découragés, talonnés par le temps, protestent. Pourquoi ? Parce qu’ils constatent qu’on ne peut, d’une part, répondre aux exigences de votre décret du 24 janvier 2013 et, d’autre part, élaborer le projet périscolaire satisfaisant que les parents sont en droit d’attendre pour leurs enfants.
Le dilemme des maires est le suivant : ou bien ils sont dans l’impossibilité de mettre en oeuvre des activités de qualité, faute de moyens humains – ils appliquent alors, résignés, votre décret et libèrent chaque jour les enfants quarante-cinq minutes plus tôt, et l’on remplacera donc dans ces communes quarante-cinq minutes d’école par quarante-cinq minutes de télévision : beau résultat ! –, ou bien ils réussissent à élaborer un projet périscolaire sérieux : alors, presque toujours, ils se heurtent à votre administration – absolument irréprochable, d’ailleurs – qui explique, en étant pleinement dans son rôle, que le décret ne permet pas ceci ou cela, qu’il faut neuf demi-journées et caetera. Bref, ce décret nous ficelle, nous, les maires, et il nous déplaît d’être contraints à la médiocrité à cause de lui.
Cela vous expose donc, vous, membres du Gouvernement, à une contestation de plus en plus radicale des maires, des parents et même – ce qui est un comble pour une majorité de gauche ! – des enseignants.
Je vous demande donc, monsieur le Premier ministre, d’envisager un moratoire, qui vous laisserait le temps d’évaluer la situation ou, à défaut, de modifier de toute urgence ce décret, de façon à en préserver l’esprit, tout en en gommant les imperfections.