Je me félicite que l'OPECST ait engagé un tel rapport, que l'on attendait et où l'on retrouve plusieurs des idées du club des véhicules écologiques que j'ai créé, il y a quelques années, avec M. Bernard Darniche. J'aurais cependant préféré que vous parliez non seulement de la conception, mais aussi de l'utilisation des véhicules écologiques.
Il n'y aura pas de politique européenne dans ce domaine sans une politique industrielle et une politique de l'énergie au niveau européen. Je vous ai trouvé réservés sur l'hydrogène, alors que Total Allemagne équipe ce pays de 340 bornes d'approvisionnement et que tous les constructeurs allemands proposent des véhicules à hydrogène. Quant à l'utilisation du gaz naturel et du méthane, vous ne parlez que des petits véhicules. Aujourd'hui, la réalité économique est différente : Fiat Italie vend des bus et des tracteurs fonctionnant au méthane car le moteur à gaz naturel est plus adapté aux grandes cylindrées.
À propos des biocarburants, j'aurais aimé une autre approche : demain, cette politique continuera car c'est l'un des sous-produits des politiques de développement des protéines pour l'alimentation soit animale, soit humaine. C'est l'inverse de ce qui se fait aujourd'hui. La troisième génération se fera, mais sans doute pas avant quinze ans. Par ailleurs, je vous ai trouvé timides sur l'exemplarité supposée des décideurs publics qui parlent des véhicules propres mais n'en achètent pas.
Un autre problème est fondamental : le terme agro-carburant n'est plus officiellement admis. C'est un problème de droit administratif. En juillet 2006, est paru au Journal officiel un glossaire des termes à utiliser. De plus, un débat parlementaire récent a tranché cette question. De plus, on ne peut pas parler d'agro-carburant de deuxième génération. Il convient de ne parler que de biocarburants. Je souhaite donc que vous utilisiez ce dernier terme dans votre rapport.
Au sujet de la réduction de la vitesse, la consommation aux 100 km est parfois plus forte quand on ralentit. C'est mon expérience, notamment sur les chemins caillouteux. La consommation optimale est réglée par les constructeurs. Mais quelle diminution de la vitesse faut-il pour y parvenir ? Je ne suis pas certain que les panneaux de limitation de vitesse soient la meilleure solution.
Par ailleurs, il faudrait mesurer la qualité de l'air dans les lieux de résidence, et pas seulement à l'extérieur.
Enfin, la crédibilité est essentielle. Or elle est parfois absente, ce qui est le cas pour les projets du ministère du redressement productif qui comportent des erreurs d'illustration photographique, le colza représenté ne pouvant servir à produire du bioéthanol.