Intervention de Jean-Marc Ayrault

Séance en hémicycle du 3 juillet 2012 à 15h00
Déclaration de politique générale du gouvernement débat et vote sur cette déclaration — Déclaration de politique générale du gouvernement

Jean-Marc Ayrault, Premier ministre :

L'adoption de la taxe sur les transactions financières, l'intervention du mécanisme européen de stabilité avec l'appui de la Banque centrale ont été une bataille depuis longtemps. Avons-nous tout obtenu ? Non ! Mais nous avons fait bouger les choses dans le sens de ce que nous avons souhaité, dans le sens des engagements que nous avons pris avec le Président de la République devant les Français ! Aujourd'hui, c'est fort de ce résultat que je reviendrai présenter l'ensemble des dispositions à la représentation nationale. Je vous dirai que le Président de la République ne s'est pas engagé sur la règle d'or, mais simplement sur l'objectif d'un retour à l'équilibre à l'horizon 2017, c'est-à-dire à la fin du quinquennat. Tel est le sens du traité budgétaire accompagnant l'ensemble des dispositions relatives à la croissance que j'ai évoquées quand j'ai parlé des mécanismes financiers. Cela commence par la loi de finances rectificative qui permettra de réduire notre déficit à 4,5 % du PIB cette année et à 3 % en 2013. Tel est notre engagement, que je soumettrai à l'Assemblée nationale et au Sénat. Je le ferai avec la détermination de ne pas nous limiter à la maîtrise des comptes publics.

Il est nécessaire de limiter les comptes publics. Personne, ici, ne peut revendiquer la fuite en avant d'une dette qui se creuserait. Elle atteint déjà 90 % de notre PIB. Sera-t-elle, demain, à 100, à 120 ou à 130 %, ce qui porterait atteinte à notre souveraineté nationale et nous mettrait entre les mains des marchés financiers ? Qui veut, ici, cette dépendance ? Je sais que ce n'est ni votre choix ni celui de votre groupe, monsieur Chassaigne. Nous devons donc nous battre en même temps pour le redressement productif et pour la croissance.

Oui, la feuille de route qui est la mienne et celle de tout le Gouvernement, et je terminerai par là, c'est le redressement du pays dans la justice et la réorientation de l'Europe ! Cela passe par les grands chantiers : les réformes de structures que nous engageons tout de suite, sans attendre, la reconstruction de notre pacte productif. Mais c'est aussi la réforme de notre système éducatif. En effet, un pays ne peut pas réussir son avenir s'il ne forme pas sa jeunesse. Trop de choses ont été dégradées ! Il faut remonter la pente ! L'effort sera rude, mais c'est une priorité nationale que de redonner à l'école et à notre système scolaire sa mission de former la jeunesse ! Troisième grand chantier : la réforme fiscale qui est d'abord basée sur la justice, sur l'efficacité économique – j'ai donné quelques exemples, je pense notamment aux PME et à l'innovation – et qui s'appuie également sur l'exigence écologique. Autre grand chantier : celui de la réforme de l'État pour qu'il joue pleinement son rôle de garant de l'égalité des citoyens et de l'égalité des territoires. Le redressement ne se fera pas, dans notre pays, sans une grande avancée de la décentralisation, proche des Français, proche du terrain, proche de la réalité pour changer vraiment les choses et ne pas décevoir ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) C'est ma feuille de route et celle du Gouvernement : c'est réussir pour la France !

Monsieur Le Roux, je vous remercie parce que vous avez dit avec force et aussi beaucoup de chaleur que le groupe socialiste, républicain et citoyen était engagé à fond non pas seulement pour faire réussir le Gouvernement. Je connais la grande richesse de votre groupe, profondément renouvelé, qui compte le plus grand nombre de femmes dans cet hémicycle et beaucoup de jeunes députés ; je sais que je peux compter sur vous ! Je sais que je peux compter sur votre solidarité et votre amitié. Alors, je vous remercie d'avance. En effet, ce que vous ferez, vous ne le ferez pas seulement pour le Gouvernement, mais pour que la France réussisse ! (Applaudissements prolongés sur les bancs des groupes SRC et RRDP, sur de nombreux bancs du groupe écologiste et sur quelques bancs du groupe GDR.)

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