La Polynésie peut représenter, dans le Pacifique, un modèle de transition énergétique, selon la ligne définie par le Président de la République.
Notre collectivité, éloignée des principaux centres d'approvisionnement en hydrocarbures, ne bénéficie pas de la péréquation nationale comme les départements d'outre-mer et supporte ainsi un prix de l'électricité presque trois fois plus élevé que celui de la métropole et de certaines collectivités ultramarines.
Pourtant, la Polynésie française possède de nombreux atouts. Un partenariat avec l'État lui permettrait d'évoluer vers une plus grande autonomie énergétique selon trois axes principaux. Elle pourrait, d'abord, constituer un laboratoire exceptionnel en vue du déploiement de sites de production énergétique mixtes : pour le photovoltaïque, nous avons du soleil toute l'année ; pour l'éolien, des alizés favorables ; pour l'hydraulique, des courants d'eau puissants et, pour les énergies thermiques des mers, nous avons des plateaux récifaux idéaux. Notre territoire comprend 118 îles réparties sur une surface aussi vaste que l'Europe.
Ensuite, la mise en oeuvre d'un urbanisme énergétique sobre et respectueux de l'environnement passe par l'application des normes de type haute qualité environnementale (HQE) pour les bâtiments, ainsi que par la formation professionnelle aux nouvelles techniques de construction et aux technologies innovantes pour la gestion des consommations.
En outre, la Polynésie française constituerait, pour l'accompagnement d'une politique de transports propres, un site exceptionnel propice à la généralisation des véhicules hybrides ou électriques.
Enfin, la mise en oeuvre de l'ensemble de ces actions représente un bassin d'emplois pour les années à venir, mais nécessite un appui technique et financier de l'État. La politique de transition énergétique plaide donc en faveur de l'inscription d'une enveloppe financière pluriannuelle, soit dans le budget de l'outre-mer, soit dans celui de l'écologie.