Intervention de Jean-Paul Tuaiva

Réunion du 25 octobre 2012 à 15h15
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Tuaiva :

Monsieur le ministre, je voudrais d'abord faire observer que vous n'avez pas répondu à toutes les questions de M. Dosière, notamment sur la date des élections, sur l'emprunt octroyé par l'Agence française de développement (AFD), et sur le plan de relance pour la Polynésie française.

Monsieur le ministre, actuellement, un certain nombre de projets en cours d'achèvement sont remis en cause, notamment en raison de la baisse du taux du crédit d'impôt dont ils bénéficiaient. Par conséquent, le tourisme risque de subir des pertes d'emplois considérables, alors qu'il constitue la première ressource économique de la Polynésie. Si ce secteur nous a rapporté plus de 50 milliards CFP en 2004, soit 450 millions d'euros, ce montant est tombé à 36 milliards CFP aujourd'hui, environ 300 millions d'euros.

Nos communes détiennent de nouvelles compétences, notamment en matière de traitement des déchets, de potabilité de l'eau et d'assainissement. Or, alors que le fonds intercommunal de péréquation (FIP) est alimenté à hauteur de 17 % des recettes du territoire, la quote-part de l'État dans ce fonds est à peu près de 10 %, soit environ 9 millions d'euros sur une enveloppe de 100 millions par an. Il serait plus juste que l'État participe au moins à hauteur de 50 %, soit 50 millions d'euros. Les maires sont en effet très démunis, au point de tirer la sonnette d'alarme.

Pour illustrer la situation économique dans laquelle se trouve notre territoire, je me permettrai de rappeler quelques chiffres. Alors que, en 2006, notre PIB était estimé à 536 milliards CFP, soit 4,5 milliards d'euros, il n'était plus en 2011 que de 465 milliards CFP – 4 milliards d'euros –, soit une régression de plus de 13 %. Depuis 2008, nous avons perdu plus de 11 000 emplois et, depuis 2006, l'endettement a quasiment doublé. Quant à notre régime de solidarité, il enregistre aujourd'hui plus de 70 000 bénéficiaires, contre 35 000 en 2006, cette augmentation touchant la moitié des jeunes de moins de trente ans. Par ailleurs, tous les chefs d'entreprise de Polynésie rencontrent des difficultés à relancer leur activité par manque de trésorerie. Une enveloppe spécifique avait été mise en place en 2009 et en 2010 pour renforcer la trésorerie des entreprises.

En septembre dernier, le président de la République a fait des annonces sur la transition énergétique, mais il est important de savoir ce qu'il en sera pour l'outre-mer, en particulier pour la Polynésie.

En conclusion, monsieur le ministre, plus qu'un choc de compétitivité, c'est un choc économique et social dont a besoin la Polynésie.

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