J'ai déjà tiré la sonnette d'alarme sur le MCO de la flotte, car c'est vraiment le maillon faible du système. Le chef d'état-major de la marine estime que nos capacités maritimes sont « juste suffisantes » au regard des missions qui lui sont assignées. Mais la marge est étroite entre la juste suffisance et le risque d'insuffisance.
Le prochain Livre blanc définira les ambitions de notre défense. Je crois indispensable qu'il fixe comme objectif de conserver une marine océanique capable d'intervenir sur tous les océans mais aussi d'assurer une présence permanente dans notre espace maritime, ne serait-ce que parce que 80 % du commerce mondial se fait par la mer.
Il faut garder à l'esprit que la maîtrise des mers et de leurs ressources constitue un des grands enjeux du XXIe siècle. Un tiers des mers relèvent déjà d'une zone économique exclusive ; un tiers de la production de pétrole se fait offshore, et c'est sous mer que l'on fait la moitié des découvertes de gisements. Ce que l'on appelle les encroûtements sous-marins sont riches en terres rares ; c'est par exemple dans ces encroûtements que l'on trouvera l'essentiel du néodium nécessaire pour fabriquer les aimants des éoliennes.