Intervention de Christian Noyer

Réunion du 24 octobre 2012 à 17h15
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France :

Je vous remercie de votre invitation. Les défis de notre époque n'épargnent pas le Banque de France, et je suis heureux de pouvoir m'en expliquer devant vous.

Au niveau local, la Banque de France exerce trois métiers. Elle gère la monnaie fiduciaire dans ses caisses : elle introduit les billets, les trie, les vérifie et, quand ils sont usagés, les retire de la circulation. Elle traite les dossiers de surendettement. Enfin, elle exerce une activité entreprises, qui tourne autour de leur cotation et de la médiation du crédit. Ces métiers, qui obéissent à des logiques différentes, ne sont pas traités de la même façon dans la réforme.

Durant la prochaine décennie, la Banque connaîtra une évolution démographique rapide – 5 000 agents partiront en retraite, dont 2 600 dans le réseau –, une évolution technologique lourde – le nouveau matériel utilisé pour tri les billets permettra, comme les logiciels dont nous nous servirons dans nos autres métiers, des gains de productivité – et une évolution territoriale. Il faut améliorer les services et réduire leur coût, car la Banque doit participer à l'effort national de rationalisation des dépenses publiques.

La réforme comprend deux phases. Entre 2013 et 2015, nous fermerons quelques services de caisse et bureaux d'accueil et d'information – BAI –, dont la fréquentation est trop faible. Entre 2016 et 2020, nous finaliserons le réseau de caisses et, pour nos deux autres métiers, nous réaménagerons les succursales, en spécialisant les unes dans le traitement de fond des dossiers, tandis que les autres seront essentiellement tournées vers l'accueil, le contact et l'animation. La réforme s'inscrit dans un temps long destiné à ménager une évolution douce, qui permettra de profiter des départs naturels à la retraite et d'offrir aux agents une visibilité sur leur avenir professionnel. Le maillage départemental sera maintenu, comme l'avait décidé mon prédécesseur en 2003. Chaque département conservera une succursale regroupant un directeur, un service d'accueil aux particuliers et un service entreprises chargé du contact, des visites et de la médiation du crédit. Le directeur départemental restera le médiateur du crédit départemental et assurera le secrétariat de la commission de surendettement. Sans cesser d'être présente sur le territoire, la Banque regroupera les centres de traitement pour améliorer tant sa capacité d'analyse que sa force de frappe, tout en gagnant en productivité, grâce à de nouveaux outils informatiques et à une meilleure organisation.

La réforme sera nécessairement longue. J'ai proposé aux organisations syndicales de négocier un accord de méthode pour le dialogue social. La concertation durera plusieurs mois pendant lesquels nous serons également à la disposition des élus départementaux ou régionaux pour leur expliquer la situation et écouter leurs observations.

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