Intervention de Olivier Carré

Réunion du 24 octobre 2012 à 17h15
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Carré :

Quelques-uns de vos propos demandent à être explicités.

L'activité du CIF est plutôt risquée et il y a un effet ciseau à cause des taux variables. Mais, d'après ce qui nous a été dit, ils ne représenteraient pas plus de 15 % des prêts et les stress tests les plus défavorables faisaient apparaître une perte de 600 millions d'euros, pour des fonds propres quatre fois supérieurs. La crise n'est apparemment pas si grave et, d'ailleurs, pour le moment, elle n'a pas éclaté.

Vous avez, comme d'autres, critiqué la façon de faire des dirigeants, mais elle est liée à la vocation sociale initiale du CIF, que ne partagent pas forcément les autres réseaux. Il a donc accordé des prêts à une clientèle plus risquée. Le caractère dissuasif des exemples anglo-saxons de ces dix dernières années fait que l'on voit mal comment un tel service pourrait être rendu par le réseau traditionnel, quels que soient les efforts et la bonne volonté de la Banque Postale dont le coeur de cible est pourtant proche. On risque fort de devoir dresser un constat de carence, d'autant que, à cause des produits distribués tels que les prêts à taux zéro ou les prêts sociaux d'accession à la propriété, les marges pratiquées par le CIF étaient plus faibles qu'ailleurs, ce qui exclut d'emblée de rémunérer la garantie à hauteur de 100 points de base.

L'établissement ne paie-t-il pas finalement très cher les maladresses que ses dirigeants auraient pu commettre à l'égard de la place ? Les établissements qui ont eu des alertes n'ont peut-être pas compris assez tôt que le modèle avait changé, ni mesuré les difficultés qu'ils auraient à se refinancer, même si leur portefeuille était sain.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion