Certes, la banque Peugeot repose sur un modèle identique : le refinancement par le marché et l'Eurosystème. Mais elle est adossée à un groupe industriel. Et ses concurrents ont, pour la plupart, ce type d'outil dans la mesure où le crédit est un argument de vente essentiel dans l'automobile. Peugeot, en se séparant de sa banque, risquerait de perdre un atout supplémentaire vis-à-vis des autres constructeurs, et de précipiter ainsi sa chute. Le problème n'est pas définitivement réglé pour autant. La banque est très rentable et ses fonds propres sont très élevés : 13 % de fonds propres tier one. Elle a vraiment tout pour plaire, sauf sa maison mère… Et elle a été déclassée dans son sillage. Les agences ne vont pas au-delà, considérant que, si le groupe auquel la banque est adossée doit faire faillite, elle n'aura plus rien à financer et que son avenir sera compromis. À long terme, la viabilité du modèle des banques captives d'un groupe automobile reste posée car elles sont à sa merci.
La BCE nous a autorisés à élargir à des crédits nouveaux les garanties que nous pouvions prendre à l'appui de nos interventions et nous essayons de prendre en garantie de refinancement les crédits automobiles. Nous sommes en bonne voie et cela devrait améliorer le financement, mais il est indispensable d'avoir à la fois une contribution des banques – la négociation avec le ministère des Finances s'est heureusement bien terminée – et un appel au marché avec la garantie de l'État.
Sur le plan social, la première tâche de la nouvelle direction devrait être de rechercher activement les possibilités de reclassement, voire de cession d'agences et d'activités, accompagnée le cas échéant de transferts de personnel, et d'obtenir des autres banques qu'elles n'oublient pas, dans leur politique de recrutement, les équipes du CIF : elles pourraient avoir intérêt à embaucher de bons professionnels.