Madame l'inspectrice générale, je voudrais vous remercier pour votre intervention et pour le rapport que vous avez coordonné avec d'autres inspecteurs généraux. Vous y bousculez un certain nombre de stéréotypes, alors même que les députés que nous sommes avaient tendance à penser que l'inspection générale contribuait à leur propagation.
J'ai lu ce rapport avec beaucoup d'attention et j'ai été frappé de constater que le décrochage est généré par le système lui-même, même si des éléments extérieurs – problèmes sociaux et familiaux – y participent. Nous sommes conscients qu'il vaut mieux éviter le décrochage que le guérir, en raison des coûts humains et financiers qu'il entraîne. Et c'est maintenant qu'il faut le faire.
Les moyens, et les systèmes mis en place, qui ont tendance à s'empiler, ont montré une certaine inefficacité, en grande partie parce qu'ils conduisent à renvoyer la cause du décrochage à « l'extérieur ». L'important reste l'établissement et la classe.
Je suis en grande partie d'accord avec les solutions que vous préconisez et qui se retrouvent plus ou moins dans la loi de refondation de l'école, ou procèdent en tout cas du même esprit. Il est urgent de les mettre en place. Cela m'amène à vous poser trois questions.
Ma première question concerne la formation des enseignants et des personnels d'éducation. Je suis tout à fait d'accord avec vous sur la nécessité d'éviter qu'il y ait une rupture entre l'enseignant dans sa classe et la « vie scolaire ». C'est le même métier. Comment les écoles supérieures de l'éducation et du professorat (ESPE) peuvent-elles répondre à cette exigence ?
Ma deuxième question est relative aux programmes. Avant d'être parlementaire, j'étais professeur d'histoire, et je me souviens du peu d'intérêt de certains élèves pour ce que je leur racontais. Comment le Conseil supérieur des programmes (CSP) pourrait-il établir des programmes à la fois exigeants et « accrocheurs » ?
Ma dernière question concerne les rapports que l'école peut avoir avec les parents. Nous avons créé une mission d'information sur le sujet, qui est animée par Valérie Corre et Xavier Breton. Je pense que c'est essentiel, car rien ne se fera sans les parents. Il s'agit d'engager une démarche de coéducation, sans que chacun renvoie l'autre à ses responsabilités. Mais comment instituer un dialogue avec les parents ? Cela nécessite-t-il une formation ?