Intervention de Sandrine Doucet

Réunion du 5 février 2014 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSandrine Doucet :

S'agissant de la loi « Ciotti », nous pouvons d'ores et déjà mettre en avant deux éléments. Premièrement, il n'y a pas de vide juridique dans la mesure où la responsabilité civile et pénale des parents existe toujours lorsque leurs enfants ne vont pas en classe. Deuxièmement, quand elle a été votée, cette loi allait complètement à l'encontre de ce qui se disait au niveau européen. Les institutions européennes préconisent en effet de prendre des mesures d'accompagnement des élèves beaucoup plus globales, à l'instar de bien d'autres pays européens. Et nous l'avons d'ores et déjà fait.

Mais, comme cela ressort de votre travail, madame l'inspectrice générale, la tâche est immense. Chaque palier de scolarisation produit des risques d'échec, d'absentéisme, et donc de décrochage. L'école maternelle est trop « primarisée » ; le fait de vouloir acquérir dès la grande section la lecture et l'écriture place certains élèves de cours préparatoire dans une situation d'échec. Au collège, les difficultés que les enfants peuvent rencontrer avec certains adultes sont source de décrochage. Le lycée professionnel génère 49 % des décrocheurs. Et je pousse jusqu'à la faculté, où 21 % des étudiants sortent sans diplôme universitaire.

Vous avez cité la fondation des Apprentis d'Auteuil, qui est un exemple d'approche globale. On pourrait parler aussi des Compagnons du Devoir et d'autres dispositifs, tels que les établissements scolaires publics innovants (ESPI) ou le système FOQUALE, mais ceux-ci s'entendent en dehors du système de la classe.

Je voudrais donc revenir sur ce que nous avons produit avec la loi sur la refondation de l'école, dont l'objectif est de lutter contre les inégalités scolaires, donc sociales, et d'établir une cohérence dans les apprentissages. C'est le fil conducteur du travail mené au sein du Conseil supérieur des programmes, selon une logique d'apprentissage qui se fait davantage en termes de curriculum. Il s'agit d'une approche plus globale des programmes, en valorisant les compétences, l'évaluation et l'outil numérique.

D'après vous, est-ce que cette conception d'un parcours scolaire plus global est davantage propice à l'inclusion des décrocheurs ? Est-ce que la classe conçue dans cette logique curriculaire arrivera à mieux prévenir le décrochage ? Ou faut-il conserver ces systèmes « à côté de la classe » pour raccrocher les élèves ?

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