Madame l'inspectrice générale, nous constatons que le décrochage scolaire, dont le coût financier et humain est effrayant, régresse partout en Europe sauf en France ; en Europe, il est passé sous la barre des 10 % alors qu'en France, il dépasse les 11 %. Cette singularité nous inquiète.
Certains points de votre rapport nous ont semblé très intéressants. Ils font écho à certaines de nos propositions, qui n'ont pas toujours été reprises, notamment dans le cadre de la loi sur la refondation de l'école : la reconnaissance de la responsabilité de l'éducation nationale, qui me semble capitale ; la reconnaissance du rôle fondamental de la relation entre le maître ou le professeur, et l'élève, que nous n'avons cessé de prôner durant la discussion ; la nécessité d'une politique de ressources humaines, notamment en matière de formation des enseignants ; le repérage précoce des difficultés, et ce dès l'école maternelle. Et pourtant, que n'avait-on pas dit, à gauche, lorsque nous avions évoqué le sujet ! Enfin, dernier point intéressant : la question de l'absentéisme, qui joue un rôle capital en matière de décrochage. Je regrette qu'une des premières décisions de ce gouvernement ait été d'abroger la loi « Ciotti ».
Madame, vous avez cité l'exemple de la fondation des Apprentis d'Auteuil. Nous avons auditionné ses représentants, dans le cadre de la préparation de la discussion de la loi sur la refondation de l'école, et nous avons été particulièrement intéressés par leur dispositif original, associant enseignants et éducateurs. Y a-t-il matière à systématiser un tel dispositif, qui a fait ses preuves ?
Par ailleurs, que pensez-vous du fait que le projet de loi relatif à la formation professionnelle propose de transférer aux régions la coordination de la lutte contre le décrochage scolaire ?
Enfin, dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires, les communes sont tenues de s'occuper du temps périscolaire. Ne pourrait-on pas les impliquer activement dans la lutte contre le décrochage scolaire ?