L'accompagnement de la famille peut s'avérer utile pour aider un élève à ne pas décrocher ou, éventuellement, à se raccrocher. Dans votre rapport, vous écrivez : « La relation avec les familles doit être entretenue et construite ». Or on sait bien que les parents qui s'impliquent et qui cherchent le contact avec les enseignants sont surtout ceux dont les enfants n'ont pas de problèmes à l'école. De nombreux freins entravent en effet l'émergence d'un dialogue naturel entre l'école et les parents qu'on dit « éloignés du système scolaire ». Ceux qui auraient besoin de se rapprocher de l'école la considèrent comme un système complexe, dont ils ne comprennent pas toujours le fonctionnement ni le jargon. Par peur d'être jugés, ils évitent l'école, comme l'élève évite à certains moments les examens. Selon vous, comment peut-on attirer ces parents vers l'école ? Il est faux de dire qu'ils démissionnent. Ils sont plutôt eux-mêmes en difficulté face à l'école.
La question de la formation des enseignants se pose, comme l'a remarqué Yves Durand. La Commission des affaires culturelles a d'ailleurs créé une mission sur les relations entre l'école et les parents. Certaines des personnes que nous avons auditionnées parlent du « premier pas ». Ce premier pas doit-il être fait par les parents vers l'école ? N'est-ce pas à l'école d'aller vers les parents ? Pourrait-on envisager d'aller à la rencontre des parents et des familles ? Mais l'école peut-elle entrer directement dans la vie familiale ? Ne risque-t-on pas de parler d'intrusion ? J'aimerais d'ailleurs savoir comment les familles des enfants décrocheurs ont réagi aux relances téléphoniques faites par le réseau FOQUALE.