Intervention de Frédéric Reiss

Réunion du 5 février 2014 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédéric Reiss :

Madame l'inspectrice générale, je commencerai par faire trois remarques : je suis abasourdi par l'ampleur des moyens dépensés pour lutter contre le décrochage et le peu de résultats obtenus ; je regrette que la majorité ait abrogé sans évaluation et trop rapidement la loi « Ciotti » qui semblait tout de même apporter des réponses ; je tiens enfin à rappeler les travaux de M. Debarbieux sur la lutte contre la violence en milieu scolaire, qui est parfois la conséquence de ce décrochage.

Ensuite, vous avez dit que c'était dans la voie professionnelle que l'on mesurait le décrochage, puisque c'était là que se retrouvaient tous les décrocheurs. Mais nous n'étions pas tout à fait d'accord avec vous quand vous avez dit que l'on « menaçait » certains élèves de « finir » en section professionnelle. Car tant que l'on sera incapable de dire que l'enseignement professionnel et l'alternance sont des voies d'excellence, on fera fausse route.

Enfin, vous avez dit qu'il fallait agir, et c'est d'ailleurs dans le titre de ce rapport. Au-delà des préconisations et du fait qu'elle cherche souvent l'explication du décrochage à « l'extérieur » (problème dans la famille ou problèmes de santé, par exemple), l'éducation nationale doit se saisir du problème.

Le ministre de l'éducation nationale a dit vouloir arracher les élèves aux déterminismes religieux et familiaux. Hier encore, lors des questions au gouvernement, il a déclaré souhaiter associer les parents à l'éducation des enfants. L'éducation n'est-elle pas d'abord à l'intérieur des familles, sachant qu'un dialogue doit s'instaurer avec les familles pour déterminer les meilleurs parcours scolaires possibles pour les enfants ?

J'observe que pour les élèves en grande difficulté, qui sont des décrocheurs potentiels, tout est une question de confiance : confiance en soi, confiance en l'école et en l'institution. Et pour la restaurer, il ne faut pas négliger l'effet « chef d'établissement ». D'ailleurs, parmi les préconisations que vous faites en matière de formation, vous insistez sur le rôle des chefs d'établissement, qu'il faut accompagner dans les établissements publics locaux d'enseignement au niveau des protocoles de prise en charge conjointe des élèves en rupture. Je remarque qu'il ne faudrait pas oublier le rôle que peuvent jouer les directeurs d'école, qui ne sont pas chefs d'établissements – dans la mesure où ils ont un autre statut. De fait, je souscris entièrement à la formule « un élève, un projet, une équipe ».

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion