Madame l'inspectrice, vous soulignez dans votre rapport que « Des familles peuvent être éloignées des apprentissages et mal comprendre un système complexe » et que « cet éloignement fragilise, jusqu'à la rupture, leur soutien et leur nécessaire implication dans le processus de co-éducation ». Or, de nombreuses études montrent que les parents jouent un rôle prépondérant dans la « persévérance scolaire » de leurs enfants. Par conséquent, ne serait-il pas pertinent de travailler à favoriser l'implication des parents dans la scolarité de leurs enfants ?
L'aide que les parents peuvent apporter aux enfants, les relations avec l'établissement scolaire et la compréhension de son fonctionnement sont fondamentales dans la prévention du décrochage. Les organisations familiales sont quant à elles des acteurs clés à cet égard. Ne pensez-vous pas qu'il faille les impliquer davantage dans les politiques visant à prévenir le décrochage scolaire ?
Selon un proverbe africain, il faut tout un village pour éduquer un enfant. Je pense, pour ma part, qu'il serait utile d'organiser des tables rondes auxquelles participeraient des employeurs potentiels, l'éducation nationale, des parents et des élus. L'année dernière, au mois de juin, dans ma région où l'on pense que l'industrie est moribonde, j'ai participé à un forum sur l'emploi et l'apprentissage. Au premier stand, une dame proposait 300 apprentissages dans les métiers de l'industrie, avec 300 employeurs potentiels. Mais il n'y avait pas de candidat. Il faut dire aussi que, très souvent, quand on oriente les enfants en terminale « sciences et technologies de l'industrie » (STI) ou dans d'autres sections de ce type, les parents n'y comprennent plus rien. Une information est absolument nécessaire si l'on veut qu'ils s'approprient le devenir de leurs enfants.
Ensuite, les élèves handicapés et leurs parents doivent être pleinement associés à l'élaboration, à la mise en oeuvre et à l'évaluation du programme d'apprentissage personnel. Plus généralement, une attention particulière doit être apportée aux familles plus vulnérables.
Enfin, j'estime, tout comme vous, que la remise du bulletin scolaire directement aux familles est sans effet si le temps nécessaire n'est pas consacré à sa lecture et si les attentes qui y sont exprimées ne sont pas clairement explicitées. Que préconisez-vous à ce sujet ? Plus largement, dans quelle mesure l'école peut-elle trouver les moyens de permettre aux enfants et aux parents de participer au processus décisionnel de l'établissement ?