Intervention de Régis Juanico

Réunion du 5 février 2014 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRégis Juanico :

Madame l'inspectrice générale, la semaine dernière, en séance publique, nous avons présenté, avec M. Jean-Frédéric Poisson, le rapport du Comité d'évaluation et de contrôle des politiques publiques en faveur de la mobilité sociale des jeunes. C'est d'ailleurs pour moi l'occasion de remercier Mmes Sandrine Doucet et Sylvie Tolmont, membres de cette commission, qui ont été très assidues et nous ont beaucoup apporté. Ce rapport indique très clairement que la lutte contre de décrochage scolaire doit être la première des priorités des pouvoirs publics. Contrairement à ce que j'ai entendu tout à l'heure, le phénomène touche 17 % d'une classe d'âge – et non 11 %. Il en résulte une perte de richesse économique et sociale majeure pour la nation, en raison notamment du coût de la réparation sociale qu'il entraîne. Ainsi, trois ans après la fin des études, 40 % des jeunes non diplômés sont au chômage, contre 10 à 11 % des jeunes diplômés de l'enseignement supérieur.

Devant cette situation, le gouvernement s'est fixé deux objectifs. Le premier est de diviser par deux, à l'issue du quinquennat, en 2017, le nombre de jeunes sortant sans qualification du système scolaire. D'où les actions de prévention du décrochage scolaire, laquelle passe, notamment, par la priorité accordée à la maternelle et au primaire – le contraire de ce qu'a fait l'opposition pendant dix ans en supprimant des postes et en déscolarisant les enfants de moins de trois ans. Le second est d'offrir à 25 000 ou 30 000 jeunes qui ont déjà décroché une solution de retour en formation. C'est sans doute là que l'on peut faire un peu mieux. Par exemple, nous devons mieux utiliser les ressources propres de l'éducation nationale. Nous avons identifié 40 000 places vacantes en lycée professionnel et 48 000 places vacantes dans les internats (hors internats de la réussite, qui seront créés dans les prochaines années). Enfin, je ne crois pas que vous évoquiez dans votre rapport le partenariat avec les dispositifs de « deuxième chance » – l'établissement public d'insertion de la défense (EPIDE) et les écoles de la deuxième chance. Pourriez-vous nous en dire davantage ?

Je terminerai sur l'orientation. En la matière, les choix d'orientation subis et contraints sont parmi les principales causes d'absentéisme et peuvent donc préfigurer des situations de décrochage. Nous avons proposé, dans notre rapport, que le parcours d'orientation soit mieux choisi et valorisé. Ne pourrait-on pas étendre, comme au collège d'Andrézieux-Bouthéon que connaît bien notre collègue Paul Salen, le dispositif du parcours de découverte des métiers et des formations aux élèves de sixième ? Ne devrait-on pas diversifier l'offre scolaire au sein même du collège unique, notamment pour les élèves en difficulté ? Je pense aux dispositifs relais et aux troisièmes alternatives.

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