Comme vous l'avez souligné, le remboursement à 100 % des contraceptifs est déjà un pas important. Mais l'essentiel est à venir. Le travail se poursuit pour assurer la garantie de l'anonymat de ce remboursement, qui est un élément fondamental pour son efficacité.
Pour envisager plus globalement notre politique en la matière, je rappelle que nous sommes confrontés à un défi très particulier, marqué par un recul rapide de l'accès des mineures à la contraception et un recours toujours trop important à l'avortement.
Par ailleurs, les deux tiers des IVG pratiquées aujourd'hui le sont sur des femmes qui étaient sous contraceptifs. Là encore, cette donnée doit nous interpeller. Les échecs contraceptifs renvoient à l'adaptation des modes qui ont été choisis et utilisés par chaque femme. La question financière se pose, car tous ces modes de contraception n'ont pas le même prix, mais il y a aussi plus largement la question de l'éducation des jeunes filles, et de leur connaissance de ces différents modes.
C'est pourquoi nous avons voulu lancer une réflexion avec les conseils régionaux qui ont mis en oeuvre le dispositif du « pass contraception » et qui ont une certaine expertise de cette question. Ils sont prêts à renforcer le lien avec le ministère de l'éducation nationale, avec lequel nous travaillons pour réinstaurer les cours d'éducation à la sexualité. Ces cours sont censés être monnaie courante depuis 2001, mais nous savons qu'ils n'ont pas été mis en oeuvre, ou alors dans le cadre des cours de sciences de la vie et de la terre, ce qui n'était pas la logique de cette éducation à la sexualité. Nous serons en mesure de vous proposer des évolutions concrètes dès le début de l'année 2013.
Enfin, j'ai souhaité que l'Institut national de prévention et d'éducation à la santé lance une campagne nationale d'information sur les méthodes contraceptives. L'INPES a déjà conduit une campagne sur la contraception d'urgence au mois de juin dernier. Elle nous a permis de prendre conscience qu'en 2010, chez les femmes âgées de 18 à 24 ans, la dernière grossesse n'était pas planifiée dans plus de 48 % des cas. Là encore, il va falloir travailler, informer et prévenir davantage. C'est une condition essentielle si l'on veut que la contraception trouve son efficacité.
J'ai également évoqué le travail demandé à la Haute autorité de santé pour qu'elle formule des recommandations aux professionnels de santé sur les différents modes de contraception.