Intervention de Najat Vallaud-Belkacem

Séance en hémicycle du 30 octobre 2012 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2013 — Questions

Najat Vallaud-Belkacem, ministre des droits des femmes, porte-parole du Gouvernement :

Vous avez raison, madame la députée, de considérer qu'il faut raisonner de façon globale si l'on veut avancer sur la question des droits des femmes. Si certains ont parfois pu s'étonner de me voir ouvrir plusieurs chantiers à la fois, c'était en réalité une démarche tout à fait volontaire et déterminée de ma part : je sais qu'il ne sert à rien d'essayer d'avancer sur un front si nous ne nous donnons pas les moyens d'avancer en même temps sur les autres fronts. Comme je l'ai dit en introduction, la lutte contre les représentations stéréotypées est une nécessité absolue si nous ne voulons pas nous contenter de réparer ce qui peut l'être au sein de la génération actuelle, mais avons également pour ambition de mieux préparer les générations à venir.

Pour cela, il faut faire en sorte que l'égalité s'impose dans tous les esprits de la façon la plus spontanée possible, ce qui n'est pas une chose simple. C'est ce que nous avons voulu faire, par exemple, avec les séances de sensibilisation proposées aux ministères, que j'ai évoquées tout à l'heure. Il est intéressant de constater que tous ceux qui ont eu la possibilité de participer à ces séances en sont ressortis sincèrement épatés par la quantité d'informations dont ils avaient pris connaissance, grâce à une conscientisation nouvelle. Nombre de ministères nous ont d'ailleurs demandé s'il était possible de faire profiter leurs administrations déconcentrées de séances semblables.

Voilà comment nous ferons avancer les choses. De nombreux délégués régionaux et chargés de mission départementaux aux droits des femmes ont également émis le souhait d'être outillés de manière à pouvoir organiser de telles séances de sensibilisation et d'éveil des consciences. Là encore, il ne s'agit pas de prendre les gens de haut, de considérer que certains seraient ignares dans le domaine qui nous intéresse. En réalité, chacun de nous est persuadé de bien faire en matière d'égalité hommes-femmes ; dès lors, déconstruire des mécanismes, des habitudes, des réflexes en la matière, prend du temps et demande une action en profondeur.

C'est pourquoi, je le répète, il faut soutenir une politique globale, intégrée, présente dans tous les angles de notre gouvernance, en nommant, comme nous l'avons fait, un haut fonctionnaire à l'égalité dans toutes les administrations, en incitant chaque ministère à participer aux conférences de l'égalité et en préparant le comité interministériel qui nous permettra de disposer d'une feuille de route n'engageant pas seulement le ministère des droits des femmes, mais l'ensemble des ministères – et, ce faisant, leurs administrations respectives, centrales comme déconcentrées.

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