Intervention de Edith Gueugneau

Séance en hémicycle du 30 octobre 2012 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2013 — Questions

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEdith Gueugneau :

Madame la ministre, nous nous trouvions ensemble, il y a une semaine, dans les salons de l'hôtel de Lassay, à l'occasion de l'anniversaire du droit de vote des femmes, pour tenter d'apporter des éléments de réponse à cette question : faut-il encore légiférer ? S'il est vrai que des lois existent déjà, et que le Premier ministre n'a pas eu besoin de lois pour composer le premier gouvernement paritaire de l'histoire de notre pays, nous ne pouvons pas ignorer le rôle de la loi et tout ce que la loi sur la parité nous a fait gagner. Douze ans plus tard, on constate des avancées de fait, puisque la parité, imposée aujourd'hui sur les scrutins de liste, se retrouve au sein des représentations municipales, régionales et européenne.

En dehors des mesures contraignantes ou incitatives, la loi a aussi permis de faire évoluer les mentalités en la matière. Élue d'une circonscription rurale, je me réjouis de l'augmentation de dix points, depuis 1995, de la représentation des femmes au sein des conseils municipaux de ces communes, dont le mode d'élection n'est pourtant régi par aucune contrainte paritaire. Nous allons donc dans la bonne direction. Cependant, force est de constater, quand je regardais cette assemblée au début des questions au Gouvernement – messieurs, ne prenez pas ombrage de ce que je vais dire – que nous sommes devant un verre non pas à moitié, mais seulement au quart plein ; et si nous voulons garder quelque chose à boire, il vaut mieux éviter de parler des conseils généraux. Si, en tant qu'élus, nous devons être exemplaires, quel exemple donnons-nous quand un parti politique – il se reconnaîtra – ne présente que 25,7 % de femmes aux dernières élections législatives ? Que faire, madame la ministre, pour mieux donner l'exemple ? Si nous sommes, pour partie, les enfants de la loi sur la parité, serons-nous demain, ensemble, les parents d'une réforme qui ira encore plus loin ?

J'en viens au deuxième volet de ma question. L'égalité en nombre n'a de sens que si elle a pour objectif une parité naturelle, vécue comme une évidence, à tous les échelons de la société. Pour y parvenir, nous avons besoin de laisser la place à la compétence, de développer la légitimité des femmes à s'engager et, dans l'attente d'un monde merveilleux où les tâches domestiques et la prise en charge des enfants ne seraient plus conjuguées principalement au féminin, de favoriser les conditions matérielles d'accès à ces responsabilités. Madame la ministre, j'aimerais connaître vos intentions sur ces sujets.

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