Intervention de Najat Vallaud-Belkacem

Séance en hémicycle du 30 octobre 2012 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2013 — Questions

Najat Vallaud-Belkacem, ministre des droits des femmes, porte-parole du Gouvernement :

Monsieur le député, je vous remercie pour votre question qui témoigne de votre intérêt pour un sujet majeur, celui de l'orientation scolaire des jeunes gens, qui conditionne évidemment leur futur parcours professionnel. Au-delà des parcours individuels, c'est toute la représentation de la société qui est en jeu : la meilleure façon, pour des jeunes filles et des jeunes garçons, de ne pas s'imaginer exercer une fonction ou responsabilité, c'est de n'avoir aucun exemple d'une telle fonction exercée par une personne de son propre sexe.

Il est donc important de veiller à garantir la mixité des métiers. La mixité, ce n'est pas simplement faire en sorte que les filles investissent davantage les études d'ingénieur ou les métiers scientifiques. Certes, c'est important – quand on voit qu'à l'heure actuelle, les trois quarts des élèves ingénieurs sont encore des hommes, cela pose un certain nombre de questions –, mais ce n'est pas tout. Ainsi, la mixité, c'est aussi voir de jeunes garçons investir davantage certaines filières, santé et social, par exemple, où l'on trouve actuellement 80 % de filles.

L'enjeu ne se résume pas aux possibilités de promotion et d'évolution de carrière pour les intéressés, il concerne également les conditions de rémunération. Certaines actions menées au Canada nous renseignent sur ce point : il a été constaté que, lorsqu'on mène une action volontariste dans le but de rééquilibrer une filière ou un métier en termes de représentation hommes-femmes, les conditions de travail et de rémunération progressent, ce qui est extrêmement intéressant.

Par ailleurs, travailler sur l'orientation, comme nous allons le faire, va nous permettre de mettre fin à une situation vraiment scandaleuse, le fait que la moitié de la population active féminine se cantonne actuellement à 12 des 87 familles de métiers existantes : autant dire que le potentiel de perspectives professionnelles est particulièrement restreint pour les femmes par rapport aux hommes, ce qui explique une grande partie de l'écart moyen de rémunération de 27 % entre les sexes.

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