Monsieur le ministre de l’économie et des finances, le commissaire européen au marché intérieur, Michel Barnier, a présenté il y a deux semaines les propositions de la Commission européenne pour réformer les banques en Europe. Ce projet de règlement est un pas en avant par rapport à l’Union bancaire. Il propose enfin d’interdire aux banques de spéculer avec les dépôts de nos concitoyens. Il s’agit, d’une certaine manière, de revenir au cloisonnement des banques qui fonctionnait de façon satisfaisante avant que la révolution néolibérale préfère promouvoir les banques universelles.
M. Christian Noyer, membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne, a qualifié ces propositions d’irresponsables. Cela me rassure, quelque part ! La fédération bancaire française s’efforce, quant à elle, de faire croire qu’une vraie séparation des activités bancaires nuirait à leur compétitivité et au financement de l’économie. Mais ce qui nuit au financement de l’économie réelle, ce qui crée ces dramatiques difficultés que rencontrent nos entrepreneurs, PME, artisans, commerçants, dans l’accès au crédit, tout autant que les ménages et les collectivités territoriales, c’est justement que les banques sont tournées davantage vers la spéculation financière que vers l’investissement, l’emploi et le bien-être social.