Intervention de Patrice Carvalho

Séance en hémicycle du 31 octobre 2012 à 15h00
Questions au gouvernement — Imposition des revenus financiers

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrice Carvalho :

Monsieur le Premier ministre, après cinq ans de sarkozysme, les Français attendent de la justice sociale et une autre répartition des richesses. C'est pour cela qu'ils se sont donné une majorité de gauche. (« Ah ! » sur les bancs du groupe UMP.) Or à quoi assistons-nous ?

Il aura suffi qu'une poignée de patrons de start-ups viennent roucouler sur la toile et dans les médias pour être entendus. Les malheureux s'effrayaient de devoir être imposés dès lors qu'ils revendaient les parts de leur entreprise et que celles-ci se montaient à 150 000 euros la part – 150 000 euros, c'est plus de 100 fois le SMIC.

Fort de cette victoire, le patronat se sent pousser des ailes. Dimanche, quatre-vingt-dix-huit grands patrons réclamaient un choc de compétitivité, soit le transfert de 30 milliards d'euros de leurs cotisations patronales sur la CSG et la TVA, c'est-à-dire sur les Français. Monsieur le Premier ministre, l'indécence a ses limites.

Ceux qu'il faut entendre, ce sont ces milliers de salariés confrontés aux licenciements et plans sociaux, ces 7 millions de chômeurs et de précaires, ces jeunes qui galèrent. Les voilà, les vrais pigeons ! Ils en ont assez d'être les dindons de la farce.

On ne peut pas prétendre combattre les licenciements boursiers et baisser pavillon devant les plans sociaux à répétition de groupes qui engrangent bénéfices et dividendes. On ne peut pas voler au secours de la banque PSA sans imposer le refus des licenciements et de la casse industrielle. On ne peut pas restaurer les principes de notre protection sociale et ne pas rompre avec les déremboursements, les forfaits, les exonérations patronales et les fermetures d'hôpitaux.

Monsieur le Premier ministre, les Français ont besoin de savoir qui vous choisissez d'entendre, car la réussite ou l'échec de la gauche en dépend. (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR.)

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