L'appui de l'État aux entreprises françaises n'est pas du ressort de la DCSD. Notre rôle, je le répète, est d'aider les Africains à mettre en place ou à renforcer des institutions régaliennes pérennes qui leur permettront d'éviter les crises ou de les surmonter. Notre objectif premier est qu'un État comme, par exemple, la Mauritanie ne s'écroule pas et qu'il gère ses problèmes d'une façon que nous estimons être de bonne gouvernance, en respectant les populations et en favorisant le développement du pays ; accessoirement, nous faisons aussi en sorte que ce soient des entreprises françaises plutôt que d'autres qui remportent les marchés.
Pour la DCSD, il ne s'agit que d'une activité marginale : comme nous avons accès à nombre de marchés et d'institutions, nous en profitons pour pousser les entreprises françaises. En revanche, il existe au Quai d'Orsay une direction dont la mission est précisément de soutenir les entreprises : la direction des entreprises et de l'économie internationale (DEEI). Lorsque nous organisons des réunions sur le sujet, c'est toujours en présence de son directeur.
Si vous trouvez que nous n'en faisons pas assez, sachez que j'ai proposé d'envoyer, à partir de l'été prochain, un coopérant de la DCSD à Bruxelles, de façon à suivre la rédaction et l'émission des appels d'offres.
Sommes-nous une diplomatie parallèle ?
Notre activité n'a rien de parallèle : tout passe par les télégrammes diplomatiques, qui sont largement diffusés. Nos échanges avec les coopérants transitent, selon le projet, soit par l'attaché de défense, soit par l'attaché de sécurité intérieure, et les grandes décisions sont prises en accord avec les chefs de poste que sont les ambassadeurs.
Notre budget, je vous l'ai déjà présenté : il est de 80 millions d'euros sur le programme 105 et de 13 plus quatre millions d'euros sur le programme 209 – ces deux programmes relevant des Affaires étrangères.
RECAMP est un programme déjà ancien, qui a été poursuivi et mis à jour, et qui intéresse aussi bien l'État-major des armées que la DCSD. Les grandes manoeuvres multilatérales concernent exclusivement le premier. La DCSD, elle, ne s'occupe que des aspects institutionnels ; elle n'a pas les moyens de faire de la formation de gros bataillons et encore moins de l'entraînement. En revanche, nous formons des cadres, en leur transmettant des savoir-faire français ; par exemple, nous organisons en ce moment au Cameroun, avec un financement de l'Union européenne, une formation à destination de policiers et de gendarmes afin de renforcer les contingents africains qui participent aux opérations de maintien de la paix dans les pays francophones.
Quant à la gestion démocratique des foules, il existe en effet une ENVR spécialisée dans ce domaine, mais nous prodiguons aussi de très nombreux enseignements à titre bilatéral.