Mais tout n'est pas perdu pour autant. En effet, l'expertise, l'accueil du libraire, son professionnalisme, sa passion, la proximité physique sont des atouts que la vente en ligne ne peut offrir. Grâce à leur présence, les libraires participent à l'animation culturelle des régions, particulièrement dans les zones rurales, et les collectivités territoriales ne s'y sont pas trompées en les soutenant. Les librairies sont un maillon indispensable d'une vie culturelle à la française.
Cependant, si la France veut garder son réseau de librairies, exceptionnel par sa densité et sa qualité, la profession doit s'adapter et les pouvoirs publics la soutenir dans cette période de transition. Voici quelques pistes de réflexion.
Il convient, en premier lieu, de rationaliser le dispositif de soutien pour accroître son efficacité. Les aides au secteur ne manquent pas, mais elles sont dispersées, voire redondantes. J'ai été frappée, au cours de mes auditions, par le nombre d'acteurs, de dispositifs et par le manque de lisibilité que cela provoque. Ces acteurs sont multiples : le CNL, les DRAC, l'IFCIC, l'ADELC, les collectivités territoriales. Les dispositifs foisonnent, et paradoxalement, malgré cette multitude d'aides, il est difficile pour un libraire d'obtenir une aide de trésorerie.