Intervention de Jean-Marc Germain

Réunion du 12 février 2014 à 9h45
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marc Germain :

Le groupe SRC se réjouit de la teneur de ce texte et je forme le voeu que nos collègues sénateurs puissent l'approuver grâce aux amendements que nous vous soumettrons et qui reprennent beaucoup de leurs propositions.

Cette proposition de loi vise à défendre l'entreprise France. Monsieur Abad, les chefs d'entreprise des PME et des ETI affirment être étranglés par la finance, leur donneur d'ordre. L'idée consistant à rééquilibrer les pouvoirs entre la finance agissant pour son seul compte – et non au service de l'intermédiation – et l'économie réelle est nécessaire. Un patron d'un grand groupe français, proche de l'UMP, me confiait récemment qu'il ne dirigeait plus son entreprise, car ses actionnaires lui demandaient de créer de la valeur à trois mois plutôt que de se développer. Or, dégager des profits à si brève échéance impose de délocaliser et de découper l'entreprise en plusieurs entités.

Ce texte invite les investisseurs sérieux à venir en France développer l'économie réelle et cherche à dissuader les prédateurs adeptes de l'économie de casino. Mais les investisseurs ne sont pas les seuls à participer au développement de l'entreprise France, et nous devons aux salariés travaillant dans un site rentable de tout mettre en oeuvre pour sauvegarder celui-ci. Nous avons tous vécu, entre autres exemples, le sacrifice de Molex, très beau sous-traitant de l'industrie aéronautique et automobile qui dégageait une forte rentabilité.

Nous sommes heureux de la création de nouveaux outils obligeant les entreprises à rechercher des repreneurs et permettant aux dirigeants d'entreprise de lutter contre des OPA hostiles, alors que la transposition de la directive européenne sur le sujet avait fait le choix de ne pas développer de moyens de défense.

Il n'est pas iconoclaste de conférer davantage d'importance aux investisseurs qui apportent du capital aux entreprises dans la durée plutôt qu'à ceux qui ne visent que le profit de court terme.

Pour toutes ces raisons, nous soutiendrons avec enthousiasme ce texte qui s'inscrit dans la nouvelle démarche de responsabilité impulsée par le Président de la République et qui concerne les salariés, les entreprises et les investisseurs français ou internationaux.

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