Intervention de Rudy Salles

Séance en hémicycle du 31 octobre 2012 à 10h00
Projet de loi de finances pour 2013 — Médias livre et industries culturelles

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRudy Salles :

Pour ce qui concerne spécifiquement la mission « Médias, livre et industries culturelles », vous avez réduit de 3 % les crédits affectés à la presse, au livre et aux industries culturelles et soustrait 168 millions d'euros de l'enveloppe destinée à l'audiovisuel public. Le choc est donc très rude, la réalité comptable d'autant plus abrupte que le projet politique qui devrait l'accompagner n'apparaît pas. Autrement dit, vous ne pouvez pas vous contenter de nous dire combien. Il faut nous dire pourquoi, comment et qui.

C'est l'objet de mon intervention, sur trois sujets spécifiques :

Tout d'abord, France Télévisions : elle perd 2,3 % par rapport à la loi de finances pour 2012, alors que l'entreprise s'oriente, pour l'an prochain, vers un déficit programmé de 80 millions à 100 millions d'euros. Dans le courant de l'été dernier, vous évoquiez déjà un plan social avec suppression de 500 postes dès 2013, en ne tenant aucun compte de la trajectoire fixée par le contrat d'objectifs et de moyens. Quelles économies sur les coûts de fonctionnement ? Y aura-t-il un plan social ? Poursuivez-vous le projet de mutualiser certains services entre France 2 et France 3 ? Pourquoi n'avoir pas supprimé certaines chaînes de la TNT, qui ne rencontrent pas leur public, pour préserver aux grandes chaînes du service public les moyens de leurs missions de diffusion, de programmation mais aussi de production ? Allez-vous revenir sur la méga-fusion du secteur audiovisuel public ? Quels nouveaux types de synergies envisagez-vous ? Pensez-vous recentrer les missions de service public des chaînes du bouquet public ?

Ma seconde interrogation concerne l'audiovisuel extérieur français. Il reçoit une dotation exactement identique à celle de 2012, avec 314,2 millions d'euros attribués à AEF et à TV5 Monde. Vous nous aviez annoncé une réforme de ce secteur. Mais depuis la démission d'Alain de Pouzilhac, PDG de l'AEF jusqu'au 12 juillet dernier, nous ne savons plus rien. Dans le document qui nous est présenté, il n'est même pas question de projet, mais d'une consolidation « des succès et des acquis, tant sur le plan des audiences que sur le plan financier ». Ces succès sont ceux de vos prédécesseurs. Ma question est simple : quelle est donc votre valeur ajoutée dans ce domaine ? Si nous ne progressons pas sur ce secteur, nous régressons, dans un monde où le rayonnement français est concurrencé par de grandes puissances audio-visuelles et économiques grâce à la multiplication et à la modernisation constante de canaux. Or le rayonnement de la France par la culture est le meilleur vecteur de son développement dans le monde, et il est aussi un service à rendre à bien des peuples, qui sont des peuples frères, en Afrique, mais aussi en Asie ou dans le Pacifique. La France a besoin d'un vrai projet de développement de la francophonie – je rappelle qu'en 2013, nous accueillerons les Jeux mondiaux de la francophonie, à Nice précisément. Aujourd'hui, cette politique n'existe pas. Elle est écartelée, paralysée entre votre ministère et celui des affaires étrangères. Il faudrait donc, sans coût supplémentaire, que votre ministère, qui en a la vocation, s'empare pleinement d'un tel projet.

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