Intervention de Vicente Gonzales Loscertales

Réunion du 12 février 2014 à 16h45
Mission d'information sur la candidature de la france à l'exposition universelle de 2025

Vicente Gonzales Loscertales, secrétaire général du Bureau international des expositions, BIE :

L'histoire récente des expositions – 2000, Allemagne ; 2005, Japon ; 2008, Espagne ; 2010, Chine ; 2012, Corée du Sud – montre que la tendance ne va pas obligatoirement vers les pays émergents ou ceux qui veulent montrer d'eux une nouvelle image. L'exposition de 2015 se tiendra à Milan, celle de 2017 au Kazakhstan, qui, lui, est pays émergent, et celle de 2020 à Dubaï, qui était en compétition avec des pays souhaitant montrer une autre image d'eux-mêmes.

Le processus de développement urbain est continu. Les infrastructures vieillissent, de nouveaux besoins apparaissent, et une ville – même la plus merveilleuse du monde – peut avoir besoin d'un nouvel élan pour être en mesure de répondre aux demandes croissantes des citoyens. En outre, une exposition permet de faire découvrir au monde d'autres facettes d'un pays. Ainsi, l'Espagne n'est pas que le pays du romantisme et des toreros, la France n'est pas que le pays de l'amour et de la culture. Pour reprendre un terme utilisé par une personne auditionnée avant moi, une exposition est un « catalyseur ».

S'agissant de l'exposition de 2020, les projets étaient équivalents en termes de qualité. Ce qui a fait la différence, c'est l'enthousiasme avec lequel les projets ont été présentés. Vous l'avez compris : le succès d'une candidature dépend du niveau d'engagement, de la « rage » de tous les acteurs. Il faut combattre sur tous les fronts et avec tous les moyens – même parfois les moins élégants.

Quant à l'exposition du futur, elle devra conduire les citoyens à être critiques, actifs et participatifs. Elle devra être la vitrine d'une ville durable, participative, d'une ville moderne et de qualité – capable de transporter et de nourrir chaque jour les milliers de visiteurs. N'oublions pas non plus qu'une exposition est un événement éphémère. Si certains équipements peuvent être réutilisés rapidement avec un coût relativement bas, les autres devront être intégrés dans l'espace urbain. L'exposition de 2017 à Astana, au Kazakhstan, amènera les entreprises françaises à présenter un projet de ville durable. À cet égard, je pense que le site d'une exposition doit être une attraction en elle-même, un lieu où le citoyen peut découvrir des modèles d'urbanisme durable et de qualité qui serviront au développement de la ville.

L'exposition du XXIe siècle doit être un immense exercice de communication, un véritable exercice de diplomatie publique. Ce doit être pour vous une magnifique occasion de montrer que la France, sans changer de nature, sans oublier ses traditions, est à l'avant-garde en matière de transport urbain et de qualité de vie. Je vous rappelle qu'en 1900, le commissaire français avait terminé son discours devant l'assemblée générale en déclarant que cette exposition devait servir à montrer, une fois de plus, que la France était à la tête de la civilisation !

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