Intervention de Michel Pouzol

Séance en hémicycle du 31 octobre 2012 à 10h00
Projet de loi de finances pour 2013 — Médias livre et industries culturelles

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Pouzol :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, si aujourd'hui nous vivons, c'est une banalité de le dire, dans une société de l'information permanente, où l'instantanéité et l'anecdote prennent le pas sur la mise en perspective et l'analyse, la presse écrite tient toujours un rôle important dans notre pays et représente aussi une part importante des aides de l'État.

Albert Camus disait qu'un journal est la conscience d'une nation. Voilà bien longtemps que nous avons fait le choix collectif de ne pas laisser ce sujet en jachère. Aujourd'hui moins qu'hier, ajouterai-je à la lumière de ce projet de budget.

Pourtant, face à l'évolution des techniques d'information, de la vitesse de diffusion de l'information brute aidée par de nouveaux supports, force est de constater que ni les modes d'aide à la presse écrite, ni ses nécessaires adaptations n'ont été réellement engagées ces dix dernières années.

La presse est en pleine mutation : une mutation technologique avec la démocratisation des nouveaux outils de lecture électroniques, une mutation sociétale avec l'explosion de la presse loisir et le recul, jour après jour, de la presse d'opinion et d'information, une mutation financière, enfin, avec l'effondrement de modèles économiques obsolètes. Ces mutations ne se sont cependant pas accompagnées d'une mutation de même ampleur des aides accordées à ce secteur. Ce que nous avons le devoir de mettre en place aujourd'hui, c'est une politique de refondation qui assurerait la viabilité d'un modèle économique, diversifié, tant dans ses modes de production que dans ses moyens de diffusion.

À bien y regarder, le soutien à la presse écrite, c'est, pour le lecteur, la condition de la liberté de choix, quels que soient son territoire et ses opinions, c'est donc un gage de cohésion républicaine.

Dans ce contexte très particulier, les propositions budgétaires qui nous sont présentées cette année sont autant des mesures de sauvetage que des mesures d'urgence. La situation reste particulièrement préoccupante et, dans ce domaine comme dans bien d'autres, nous devons faire face à un héritage calamiteux.

Si les États généraux de la presse convoqués par l'ancienne majorité avaient posé un bon diagnostic, force est de constater qu'ils n'ont pas permis d'apporter des réponses à la hauteur de la crise du secteur. Que ce soit sur les aides directes ou indirectes, sur le soutien de la presse en ligne ou sur le portage, la montagne a accouché, une nouvelle fois, d'une souris, laissant la presse écrite dépérir lentement.

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