À nous donc de répondre, encore une fois, à cette situation de crise, tout en posant les jalons d'une politique ambitieuse, imaginative et refondatrice. En cette matière aussi, cela changera un peu.
Beaumarchais, en homme de lettres, mais aussi en journaliste de son temps, disait que « la difficulté de réussir ne fait qu'ajouter à la nécessité d'entreprendre » Vous l'aurez compris, c'est ce que, dans cette assemblée, nous avons décidé de faire depuis plusieurs mois. Je parle en tout cas de la nouvelle majorité.
Entreprendre pour quoi ? Entreprendre pour repenser les aides à la presse écrite dans leur ensemble dans une logique de meilleure répartition des moyens.
Il est en effet paradoxal que notre presse, aujourd'hui parmi les plus aidées au monde, traverse une crise récurrente sans précédent. Si l'on rapporte les aides au nombre de numéros vendus, elles n'ont même jamais été aussi importantes que cette année ; les aides de l'État sont à l'origine de 11 % du chiffre d'affaires du secteur et, pourtant, la presse quotidienne est à l'agonie.
Dans ce contexte, il nous faudra bien faire ce qui n'a pas été fait jusqu'à présent, c'est-à-dire cibler les aides et les affecter de manière plus pertinente.
La presse d'information politique et générale absorbe moins d'un tiers du 1,2 milliard d'euros d'aides annuelles. Pire, lorsque l'on regarde la liste des trente publications les plus aidées, on retrouve cinq hebdomadaires de programmes de télévision ! Si la presse télévisée a bien une utilité ludique, en quoi participe-t-elle à l'éducation citoyenne ? Et si la presse de loisir et la presse people connaissent une forte progression et peuvent répondre à une attente de nos concitoyens, permettez-moi de douter que le rôle de l'État soit de les aider financièrement.