Intervention de Christian Kert

Séance en hémicycle du 31 octobre 2012 à 10h00
Projet de loi de finances pour 2013 — Médias livre et industries culturelles

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristian Kert :

Je dois dire, madame la ministre, que nous sommes un peu perdus dans les chiffres. Il semblerait que le Sénat envisage d'augmenter de deux euros supplémentaires le montant de la redevance audiovisuelle. C'est tout à fait logique, mais pouvez-vous nous confirmer que cette recette supplémentaire sera bien affectée à France Télévisions, qui en a terriblement besoin ?

Vous mettez cette entreprise en péril. Je crois que vous en avez conscience, mais cela soulève un certain nombre d'interrogations. S'agit-il de réduire l'engagement en faveur de la création de France Télévisions, dont nous connaissons tous le poids dans la commande publique ? S'agit-il de réduire la dimension régionale de France 3, sujet que mon collègue de Toulouse Jean-Luc Moudenc évoquera tout à l'heure ? S'agit-il d'abandonner certaines missions visant à rendre accessibles les programmes aux téléspectateurs en situation de handicap, par exemple l'audio-description, alors que le COM avait placé l'accessibilité au coeur de ses priorités ? S'agit-il d'imposer à France Télévisions de ne plus acquérir certains droits sportifs particulièrement coûteux, tels que ceux des Jeux olympiques, suivis par 75 % des Français ? S'agit-il de freiner la transformation numérique de France Télévisions ? S'agit-il d'imposer à France Télévisions un coûteux plan social ?

Vous nous direz tout à l'heure ce que sont devenus les rêves que vous caressiez à haute voix dans l'intimité de la nuit parlementaire.

En conclusion, je veux dire un mot du rapport de notre excellent collègue Michel Françaix. Il semble en effet y avoir un malentendu entre la presse quotidienne régionale et notre rapporteur au sujet de son analyse des aides au portage, qui laisse penser que le nombre d'exemplaires portés a diminué. Loin de constituer une simple aubaine, monsieur le rapporteur, l'aide de l'État permet à la presse quotidienne régionale d'investir avec audace, disons-le, dans le seul canal de distribution susceptible de garantir à ses abonnés un portage sept jours sur sept, jours fériés compris, avant sept heures trente. Le service très pointu et de qualité qu'il offre aux particuliers rend ce mode de distribution, dont les contraintes horaires sont bien plus complexes que pour la poste, très coûteux. Il revient beaucoup plus cher de déposer les journaux chez les particuliers que de livrer des paquets de 100 à 200 exemplaires dans des hôtels ou des aéroports. C'est pourquoi les aides au portage doivent être maintenues et confortées,…

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