Monsieur le ministre des affaires étrangères, les yeux du monde sont rivés sur le centre-ville de Kiev où la violence a atteint, ces dernières heures, un niveau qui ne peut nous laisser indifférents, comme notre collègue François Sauvadet vient de le rappeler.
Je sais que l’ensemble de mes collègues, tous groupes politiques confondus, sont sensibles à cette situation. Il n’y a ici aucun motif de discorde, seulement une situation intolérable, et nous en appelons à la responsabilité de l’opposition.
Cette nuit, de nouveaux affrontements entre manifestants de l’opposition ukrainienne et forces de l’ordre ont fait de nombreux morts. S’en prendre ainsi à la population est la preuve ultime de l’impuissance politique du gouvernement en place. Personne ne peut légitimement rester sourd à l’appel d’un peuple aspirant à devenir maître de son propre destin. Le désir d’Europe manifesté par certains opposants ne peut pas nous laisser insensibles.
Face à la tragique détérioration du climat politique en Ukraine, une situation que vous avez vous-même qualifiée, monsieur le ministre, de « guerre civile », l’Union européenne, en tant que porte-voix de la démocratie, se doit d’être fortement mobilisée. L’ensemble de la communauté internationale doit appeler à l’apaisement et à l’arrêt des violences. À l’heure où nous parlons, aucune option n’est laissée de côté pour punir les responsables de toutes ces violations des droits de l’homme au coeur de l’Europe. Tous devront répondre de leurs actes.
Pour freiner l’escalade des violences et pour permettre la reprise absolument nécessaire d’un véritable processus politique en Ukraine, la mise en oeuvre de sanctions adaptées est à l’heure actuelle la meilleure solution.