Monsieur le ministre de l’éducation nationale, la loi pour la refondation de l’école de la République et le plan pour refonder l’éducation prioritaire suscitent de nombreux espoirs, alors que ces dernières années se sont multipliées les fractures sociales et territoriales, avec une diminution des effectifs enseignants entre 2002 et 2012 qui a d’abord frappé les plus fragiles.
Désormais, qu’il s’agisse de l’accueil des enfants de moins de trois ans, du dispositif « plus de maîtres que de classes » ou de la formation des enseignants, la politique de l’éducation va dans le bon sens.
Toutefois, devant l’accroissement des inégalités à l’école, des inquiétudes demeurent. Monsieur le ministre, votre participation au conseil stratégique de la dépense publique, c’est-à-dire la commission du ciseau et de la taille, qui vise à couper cinquante milliards d’euros de dépenses en trois ans, trouble la communauté éducative. L’augmentation de 1,19 % du budget de l’enseignement scolaire pour l’année 2014 ne comblera pas, en effet, les besoins les plus urgents, que ce soit en milieu rural ou dans les quartiers populaires.
La refondation de l’école, c’est aussi la reconnaissance du métier d’enseignant, ce qui nécessite un rattrapage salarial. Les propos qui vous ont été prêtés concernant le gel de l’avancement méritent une clarification. Le gel du point d’indice des fonctionnaires pèse déjà trop lourdement sur tous les agents du service public national, territorial ou hospitalier.
Dans les collèges et lycées, bien que des moyens aient été dégagés, le recours massif aux personnels contractuels, qui sont ballottés entre plusieurs établissements, travaillant trois heures par ci et quatre heures par là, ne favorise pas le travail des équipes pédagogiques.
Enfin, il y a les nouveaux rythmes scolaires.