L'audiovisuel public est en effet soumis à une double peine : la suppression des ressources publicitaires, décidée de manière unilatérale et brutale, et la dégradation des finances publiques, qui empêche l'État de compenser cette diminution des ressources.
Le Gouvernement a choisi une ligne courageuse, qui est de renforcer ce qui constitue la ressource la plus stable, la plus solide et la plus prévisible pour l'entreprise. Cette ressource est aussi la plus moderne, car son assiette peut être modifiée pour s'adapter aux évolutions technologiques. Elle est également juste socialement, dans la mesure où elle peut faire l'objet d'exonérations, en fonction de l'âge, des revenus ou du handicap.
Afin de renforcer la visibilité pour les entreprises de l'audiovisuel public, le Gouvernement a donc choisi d'augmenter la redevance de 2 euros, en sus de l'inflation, ce qui la porte à 129 euros. Un amendement, qui sera prochainement présenté au Sénat par David Assouline, vise à fixer son montant à 131 euros. Cela semble tout à fait légitime, dans la mesure où il serait encore largement inférieur aux montants des redevances allemande – 215 euros – ou britannique – 180 euros.
Christian Kert m'a demandé si les 2 euros supplémentaires prévus par l'amendement Assouline seraient intégralement affectés à France Télévisions. Ce sera bien le cas, dans la mesure où France Télévisions est l'entreprise la plus mise à contribution dans l'effort de redressement des finances publiques.
Pour autant, cela ne l'exonérera pas de mener un effort de restructuration – qui devrait impliquer une réflexion sur les strates hiérarchiques – et un effort financier. Cet effort financier, auquel l'État actionnaire prendra sa part, ne doit pas entamer les missions fondamentales du service public…