Je souhaite aborder la question de la librairie indépendante, diffuseur culturel de qualité qui se bat pour préserver un modèle d'excellence sur l'ensemble de nos territoires. Les libraires sont en proie à des difficultés de financement qui mettent en péril leurs établissements, en particulier deux, la frilosité des banques à leur endroit et la toute-puissance des grands groupes d'édition, qui choisissent le rythme de parution par le biais du système des offices, et dont les libraires dépendent pour 80 % de leur chiffre d'affaires. C'est un véritable paradoxe : d'un côté les libraires, pour leurs activités normales, ne peuvent trouver de financement auprès de leurs banquiers, et de l'autre ils servent de banquiers aux grands groupes d'édition ! Il est donc urgent, si on veut conserver cette diversité d'offre éditoriale et cette prescription culturelle de proximité, d'aider les librairies indépendantes en leur procurant des avances de trésorerie. Certains acteurs du livre considèrent qu'un fonds de soutien à la librairie doté de 25 millions d'euros et géré par le Centre national du livre pourrait être la solution. Une piste de financement existe dans le cadre des crédits centraux et déconcentrés de la sous-section 4 de l'action livre et lecture. Madame la ministre, pensez-vous que la création prochaine d'un tel fonds d'aide spécifique, dans le cadre du plan librairie 2013 que vous venez de nous annoncer, soit possible ?