Intervention de Daniel Gibbes

Séance en hémicycle du 20 février 2014 à 15h00
Voie sacrée nationale — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDaniel Gibbes :

Madame la présidente, monsieur le ministre, monsieur le vice-président de la commission, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, nous sommes ici pour examiner la troisième proposition de loi proposée par le groupe UMP dans le cadre de sa journée d’initiative parlementaire.

À l’heure où notre pays entame le début des commémorations du centenaire de la Grande Guerre, notre groupe a souhaité redonner à la Voie sacrée, monument de notre mémoire collective, le caractère de route nationale qui lui fut conféré par nos prédécesseurs en 1923 et qui lui a été retiré, à la suite de la loi de 2004 qui a vu le transfert aux départements de la gestion de certaines routes nationales.

La Voie sacrée n’est évidemment pas une route nationale au sens routier et gestion de l’équipement du terme et cela personne ne le conteste ! C’est bien autre chose, et je pense que nous en avons tous conscience. La Voie sacrée c’est notre histoire, celle dans laquelle nous nous retrouvons tous, au-delà de nos divergences et de nos clivages. Intiment liée à la bataille de Verdun dont elle est l’artère logistique, elle symbolise l’ingéniosité, le courage et l’efficacité française dans sa résistance à l’ennemi.

La bataille de Verdun,donc la Voie sacrée, font partie intégrante des grandes dates qui ont construit la France et fait d’elle ce qu’elle est aujourd’hui. C’est bien de cela dont il s’agit et rien d’autre. Notre collègue rapporteur Philippe Gosselin a fort bien expliqué et décrit les objectifs de cette proposition de loi, je n’y reviendrai donc pas.

Il a rappelé que l’objectif premier de cette proposition est de remédier à l’inapplication de l’arrêté ministériel de 2007 qui faisait suite, dois-je le rappeler, à une mission d’inspection diligentée par plusieurs ministères – transports, culture et écologie – qui était parvenue à une solution de compromis acceptable et juste. Un tel sujet ne devrait pas susciter de polémiques. Or j’entends, avec regret, les opposants à cette proposition de loi co-signée par plus de soixante-dix parlementaires des groupes UMP et UDI, parler de « mascarade » et de « boycott » !

Est-il utile de le préciser ? Les soixante-dix signataires de cette proposition de loi ne maîtrisent rien des querelles locales qui agitent les élus autour de cette question depuis une décennie. Il est impensable d’avancer qu’ils auraient co-signé le texte de notre collègue Philippe Gosselin pour faire plaisir à un maire de telle ou telle sensibilité. Suggérer cela dévalorise le Parlement et le rôle des parlementaires.

Pour les membres du groupe SRC, il est apparemment plus facile de se mettre d’accord pour rejeter une proposition de loi de l’UMP tendant à régler des querelles locales indignes de ce haut lieu de mémoire que de se mettre d’accord sur leurs propres textes ! Si l’on a les combats que l’on peut, je regrette sincèrement la position du groupe majoritaire sur un sujet de mémoire qui devrait nous réunir.

La proposition de loi vise essentiellement à rendre à la Voie sacrée, haut lieu de notre mémoire collective, son caractère national. Elle n’appelle ni polémiques ni leçons de mémoire. Elle appelle à la cohésion nationale et à l’hommage unanime envers tous ceux qui ont combattu et sont tombés pour la France.

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