Verdun, tu portes dans ton nom trente siècles de formidables batailles ! Savez-vous, chers collègues, ce que signifie Verdun ? Ver, « hyper » en langue celtique, comme dans Vercingétorix ; dun, « forteresse », comme dans Châteaudun. C’est du gaulois : il faut le savoir.
Beaucoup de noms de ces forteresses sublimes restent marqués depuis des siècles. Le génie de la langue celtique, c’est : sujet, verbe, complément. Ne l’oublions jamais. Verdun en fait partie.
Verdun est à jamais le symbole du courage, de l’abnégation, du sacrifice, portés à leur paroxysme. Chaque fois que je relis les ouvrages consacrés à la guerre de 14-18, je suis stupéfait, abasourdi par ces hommes : curés ou francs-maçons ou libres-penseurs, soldats ou officiers, instituteurs ou artistes, ouvriers ou ingénieurs, paysans ou aristocrates, tous ont tenu sous les orages d’acier si bien décrits par le grand écrivain allemand Ernst Jünger.
S’ils ont tenu, c’est qu’ils avaient le sens de la vie collective, je dis bien : le sens de la vie collective. À un moment où le Président de la République nous appelle à ce sens de la vie collective, voir un hémicycle aussi vide aujourd’hui ne peut que nous conduire à nous interroger sur ces petits mots que nous venons d’entendre pour refuser ce qui va de soi.
Comment comprendre que cette proposition de loi suscite l’absentéisme, alors qu’elle s’inscrit dans la logique de l’histoire nationale ? On nous dit qu’il y a un arrêté du 15 février 2007, que cela suffirait. La loi, même hors le champ de l’article 34, monsieur Dumont, exprime l’intérêt général, celui de la nation !
Oui, la Voie sacrée est nationale : consacrer ce titre, ce nom, c’est reconnaître que tous les combattants de la bataille de Verdun sont morts pour que vive la nation !