Intervention de Sandrine Doucet

Réunion du 19 février 2014 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSandrine Doucet :

Votre candidature à la présidence du plus prestigieux et du plus connu des organismes scientifiques arrive dans un moment intense pour la recherche française, fait – ne nous voilons pas la face – non seulement de contraintes budgétaires, mais aussi d'ambitions nationales et internationales, notamment dans le cadre européen de l'Horizon 2020 et du huitième PCRD.

Le groupe SRC tient à affirmer la grande considération dans laquelle il tient les chercheurs et les grands organismes, très loin de la vision caricaturale et préjudiciable au niveau international que nous avons connue il y a quelques années. Nous espérons que cette considération est perceptible pour tous les chercheurs.

Nulle volonté de ma part d'écarter la question de l'emploi et notamment des précaires, mais je sais qu'elle sera posée ; je note toutefois que les 685 départs à la retraite au CNRS en 2013 ont été remplacés et que Mme la ministre a annoncé, de façon générale, la résorption de l'emploi précaire dans la recherche.

Le CNRS a tout son rôle dans la politique ambitieuse mise en place par la loi sur l'enseignement supérieur et la recherche votée en 2013 ; le budget pour 2014 a par ailleurs stabilisé les crédits dédiés à la recherche. Le Conseil stratégique de la recherche a également ouvert de nouvelles perspectives, et votre adhésion à cette nouvelle politique est sans équivoque, ainsi que vous l'annonciez en décembre.

« Une page est aujourd'hui tournée dans les relations autrefois compliquées et parfois conflictuelles entre les universités et le CNRS, leur premier partenaire en matière de recherche », avez-vous récemment écrit. Vous avez notamment signé de nombreux contrats de site, ce qui permet de renforcer la recherche dans les universités, où sont implantés 90 % des laboratoires du CNRS. Les crédits consacrés aux projets pluridisciplinaires ont également beaucoup progressé. Pouvez-vous nous en dire plus sur votre politique de site ? Comment pensez-vous améliorer la gestion des unités mixtes de recherche (UMR) ? Serez-vous le ciment utile à la constitution des communautés d'universités ?

Vous savez que la volonté du Gouvernement est d'organiser le retour de la France dans la recherche européenne : en effet, ces dernières années ont été marquées par une inadéquation entre notre taux de participation au PCRD, qui était de 18 %, et le taux de retour, qui n'était que de 11 %. Comment le CNRS peut-il soutenir ce retour, sachant que cela se fera à partir de 2014, dans le cadre européen de l'Horizon 2020 avec un huitième PCRD en augmentation, à 80 milliards d'euros ?

Il m'est difficile d'énumérer tous les champs d'action qui s'ouvrent au CNRS, comme la mise en place de l'agenda stratégique, la question du transfert ou encore la question budgétaire du crédit d'impôt recherche (CIR). Mais je souhaiterais revenir au coeur de votre réflexion : l'excellence de la recherche dans des champs d'investigations très vastes et très divers. Mme la ministre a récemment évoqué la biologie comme « la science du XXIe siècle », évoquant la part importante de la bio-économie dans le PIB des États-Unis. Cela ouvre d'intéressantes perspectives, mais comment y associer les sciences humaines qui se sentent parfois marginalisées ?

Quels sont pour vous les grands défis scientifiques à relever ? Vous avez le droit de nous parler de chimie !

Nous avons envie et besoin également de vulgarisation, car la culture scientifique est un enjeu non seulement social et éducatif, mais aussi de rêve : la recherche est synonyme de progrès et de bien-être. C'est avec cette longue feuille de route, que l'on décline du laboratoire aux confins du monde, que le groupe SRC se prononcera pour votre reconduction.

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